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Libye: Macron pousse Sarraj et Haftar à rebâtir un Etat pour les Libyens
Première initiative de terrain extérieur du président Emmanuel Macron, la réunion des chefs des deux camps libyens rivaux à la Celle-Saint-Cloud près de Paris. Objectif: faciliter une entente entre le chef du gouvernement de Tripoli, Fayez Sarraj, et l’homme fort de l’Est, Khalifa Haftar, pour bâtir un Etat. Une rencontre en présence de Ghassan Salamé, le nouveau médiateur de l’ONU pour la Libye.
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Fin juin 2017, le ministre français des Affaires étrangères, Jean-Yves Le Drian, avait affirmé dans un entretien au Monde que «la Libye était la priorité du chef de l’Etat» français.
Quelques jours plus tard, le 13 juillet exactement, le président français annonçait lui-même le lancement prochain d’initiatives concrètes visant à rétablir la stabilité en Libye.
Un Etat et une armée régulière unifiée sous l'autorité d'un pouvoir civil
Le 25 juillet, c’est chose faite. Emmanuel Macron réunit à la Celle-Saint-Cloud, près de Paris, les deux chefs rivaux libyens avec pour enjeu de «bâtir un Etat capable de répondre aux besoins fondamentaux des Libyens et doté d’une armée régulière unifiée sous l’autorité du pouvoir civil», selon les termes du communiqué de l’Elysée.
Par cette initiative, la première en son genre d’une chancellerie occidentale, la présidence française cherche à démontrer qu’elle ne fait pas que de la communication.
En faisant se rencontrer Fayez al-Sarraj, le chef du gouvernement d’union nationale (GNA), soutenu par l’ONU et les puissances occidentales et basé à Tripoli, et le maréchal Khalifa Haftar, homme fort de la Cyrénaïque (l’est de la Libye) soutenu par un parlement élu et un gouvernement parallèle établis à Tobrouk, la France cherche à sortir la Libye du chaos dans lequel elle est plongée depuis la chute de Kadhafi en 2011.
Pour la France, le maréchal Haftar «fait partie de la solution»
Bien que soucieuse de rester dans le processus de Skhirat, la ville marocaine où un accord signé en décembre 2015 sous l’égide de l’ONU avait permis la mise sur pied du gouvernement d’union national de Sarraj, la diplomatie française avait introduit une variante.
«Il faut en infléchir l’architecture, sous l’égide de l’ONU et avec le parrainage des Etats voisins, avait indiqué Le Drian. Comme le Premier ministre Sarraj, le général Haftar (en désaccord avec le GNA installé à Tripoli) fait partie de la solution», avait-il ajouté.
Pour mettre toutes les chances du côté de l’initiative française, Paris s’était même félicité des «avancées» des forces de Haftar à Benghazi, après l’annonce par ce dernier de la libération totale de la ville des djihadistes qui y sévissaient depuis plus de trois ans.
Inquiète du «développement du risque sécuritaire sur fond de trafic en tous genres, notamment humains», Paris s’est décidé à travailler avec les deux interlocuteurs sur la scène libyenne en prenant soin toutefois d’associer l’ONU à son initiative.
Le nouveau médiateur de l'ONU, Ghassan Salamé, associé à l'initiative française
«La France entend, par cette initiative, faciliter une entente politique entre le président du Conseil libyen et le commandant de l’armée nationale libyenne, au moment où le nouveau représentant spécial du Secrétaire général des Nations Unies pour la Libye, Ghassan Salamé, qui participe aux échanges, prend ses fonctions de médiateur», précise le communiqué de la présidence française.
Joint par téléphone par l’AFP, cet universitaire franco-libanais et ancien ministre de la Culture du Pays des cèdres, nommé à ce poste en juin 2017, s’est refusé à tout commentaire sur cette rencontre, tout comme les services de la présidence et de la diplomatie française.
Fayez Sarraj et Khalifa Haftar, eux, s’étaient parlé une première fois en janvier 2016, peu après la désignation du premier à la tête du GNA. Ils se sont revus un an et demi après, en mai 2017, à Abou Dhabi, dans les Emirats Arabes Unis, s'engageant à travailler à l’apaisement des tensions et à lutter contre le terrorisme.
Depuis, Sarraj a proposé la tenue d’élections parlementaires et présidentielle en mars 2018. De leur côté, les Occidentaux espèrent que les deux camps parviendront à s’entendre sur un accord de partage du pouvoir pour achever d'édifier un Etat stable et mettre un terme à l'hémorragie de migrants.
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