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Libye : conférence internationale en janvier à Berlin avec tous les acteurs du conflit

Une conférence internationale sur la paix en Libye réunira les principaux protagonistes du conflit, en janvier 2020 à Berlin.

Article rédigé par franceinfo avec AFP
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Rencontre entre le ministre russe de la Défense Sergei Shoigu et l'homme fort de l'Est libyen, le maréchal Khalifa Haftar, le 13 janvier 2020 à Moscou. (HO / RUSSIAN FOREIGN MINISTRY)

Une conférence pour la paix en Libye doit réunir le 19 janvier 2020 à Berlin, sous l'égide de l'ONU, les cinq pays membres du Conseil de sécurité, ainsi que l'Allemagne, la Turquie, l'Italie, l'Egypte et les Emirats arabes unis, affirme ce 13 janvier un communiqué du gouvernement allemand. Cette annonce fait suite à l'entrée en vigueur d'un fragile cessez-le-feu entre les deux camps, le Gouvernement d'union libyen (GNA) reconnu par l'ONU et les forces du maréchal Khalifa Haftar, homme fort de l'Est libyen.

Angela Merkel avait rencontré à ce sujet  le président russe Vladimir Poutine, le 11 à Moscou.

Moscou reçoit  les deux camps libyens pour des discussions

Fayez al-Serraj et le maréchal Khalifa Haftar se sont retrouvés le 13 janvier à Moscou pour consolider le cessez-le-feu, a annoncé le ministère russe des Affaires étrangères. Selon Lev Dengov, chef du groupe de contact russe sur la Libye, cité par l'agence de presse Interfax, les deux parties discutent de "la possibilité de signer une trêve et des détails d'un tel document"

Les discussions portent notamment sur le déploiement de "forces de surveillance" du cessez-le-feu. S'exprimant lors d'une courte intervention télévisée, Fayez al-Sarraj a appelé les Libyens à "se lancer vers la stabilité et la paix".

Depuis le début de l'offensive des pro-Haftar sur Tripoli, il y a neuf mois, plus de 280 civils ont été tués et quelque 2 000 combattants, d'après l'ONU. Près de 150 000 Libyens ont été déplacés.

Turcs et Russes tentent de prendre la main en Libye

Entre l'arrivée sur le terrain libyen de la Turquie, la présence de quelque 1 400 mercenaires russes et l'existence d'une multitude de groupes armés, notamment des milices jihadistes, des trafiquants d'armes et des passeurs de migrants, les pays européens craignent de voir le conflit libyen s'internationaliser et dégénérer.

Le président français Emmanuel Macron a insisté sur la nécessité que le cessez-le-feu soit "crédible, durable et vérifiable" pour créer les conditions d'une reprise du dialogue inter-libyen, a indiqué son entourage le 13 janvier. La France comme l’Egypte craignent l'instauration de camps jihadistes en Libye, ce qui pourrait encore aggraver l’instabilité régionale. La Turquie, qui soutient traditionnement l'islam politique dans le pays, pourrait convaincre le gouvernement de Tripoli de tenter une réconciliation.

Hormis des gains géopolitiques sur ses rivaux occidentaux et un accès privilégié au pétrole libyen, la Russie espère retrouver ce marché pour ses armes et son blé. D'autant que Vladimir Poutine ambitionne de prendre pied en Afrique. La Turquie a également des visées pétrolières, à la faveur d'un accord controversé avec le GNA qui élargit le plateau continental turc et lui permet de revendiquer l'exploitation de certains gisements.

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