Liberté de la presse: quatre pays africains mieux classés que la France
«La libération de la haine contre les journalistes est l’une des pires menaces pour les démocraties», constate le secrétaire général de Reporters sans frontières, Christophe Deloire. La carte du monde dressée par RSF à partir de son classement mondial de la liberté de la presse s'est encore assombrie: 21 pays sont désormais placés en situation «très grave», un niveau record, l'Irak ayant rejoint cette année cette catégorie où figurent des régimes autoritaires comme l'Egypte (161e), la Chine (176e) ou la Corée du Nord, toujours en 180e et dernière position.
Norvège, Suède, Pays-Bas, Finlande ou Suisse… Voilà les pays les mieux notés par RSF en matière de liberté de la presse. Pays européens à fort pouvoir d’achat et à vie politique stable. Au niveau du continent africain, le premier pays à apparaître est le Ghana (23e position), suivi de la Namibie (26e), de l’Afrique du Sud (28e) ou du Cap Vert (29e). Quatre pays africains qui sont donc mieux classés que la France (33e).
L’ONG donne des exemples: «La couverture des manifestations à caractère social ou politique reste un exercice délicat dans de nombreux pays d’Afrique subsaharienne. Au Togo (86e), la correspondante d’une chaîne de télévision internationale s’est vu retirer son accréditation à la suite de ses reportages sur les rassemblements de l’opposition. En Guinée (104e), les propos du chef de l’Etat, qui a directement menacé de fermeture les médias susceptibles de donner la parole à un leader syndical, ont contribué à créer un climat d’hostilité à l’égard de la presse. Des radios ont été suspendues et des journalistes ont parfois été pris à partie par des manifestants. Les menaces et les agressions subies en marge de la contestation au Tchad (123e) ont conduit les journalistes à organiser une "journée sans presse" en février dernier.»
L'Egypte «prison pour journalistes»
Parmi les grands pays du continent africain, l’Egypte est à la 161e place et qualifiée par RSF d'«une des plus grandes prisons du monde pour les journalistes». L’ONG estime que «sept ans après la Révolution du 25 janvier 2011, la situation de la liberté de l’information est extrêmement préoccupante en Egypte. Certains journalistes passent des années en détention provisoire sans qu’aucune charge ne soit retenue contre eux ou sans jamais être jugés, d’autres sont condamnés à de lourdes peines de prison allant jusqu’à la perpétuité dans des procès iniques.»
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