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La COP23 est «un échec complet», selon une alliance d'ONG africaines

La COP23 s'achève le 17 novembre 2017 dans un climat d'amertume pour les ONG africaines réunies au sein de l’Alliance panafricaine pour la justice climatique (PACJA). La coalition, qui rassemble des organisations de plus d'une quarantaine de pays du continent, estime que «rien de bon n’est sorti de cette COP23» pour l'Afrique parce que la question du financement climatique n'a pas été discutée.
Article rédigé par Falila Gbadamassi
France Télévisions - Rédaction Culture
Publié Mis à jour
Temps de lecture : 3min
Les représentants de l'Alliance panafricaine pour la justice climatique (PACJA) lors d'une conférence de presse à la COP23, le17 novembre 2017 (le 4e à partir de la gauche est l'activiste camerounais Augustine Bantar Njamnshi). (Géopolis/FG)

«Nous ne sommes satisfaits de rien du tout ici !», a déclaré l'activiste camerounais Augustine Bantar Njamnshi de l’Alliance panafricaine pour la justice climatique qui coordonne l'action de plus d'un millier d'organisations de la société civile dans 45 pays africains. Ce cri du cœur est intervenu à quelques heures de la fin des négociations de la COP23 à Bonn. L'objectif premier de cette COP était de définir les règles d'application de l'accord de Paris. 

Cependant, les pourparlers ont achoppé notamment sur le paragraphe 5 de l’article 9 de l’accord de Paris. Une situation désormais baptisée le «9.5 drama» dans les couloirs de la COP.  Dans ce fameux paragraphe, il est indiqué que les pays riches doivent communiquer tous les deux ans «s'ils sont disponibles, les montants prévus des ressources financières publiques à accorder aux pays en développement». Plus largement, c'est la question du financement de l'adaptation et de l'atténuation qui reste (toujours) floue pour les pays en développement qui espéraient plus de transparence. 

«Rien de bon n’est sorti de cette COP23!»
«Comment peut-on être satisfaits d'une négociation où l'on n'obtient rien? Le point qui importait le plus à l’Afrique n’a même pas été discuté, déclare Augustine Bantar Njamnshi. Nous n’avons même pas eu l’occasion de mettre le sujet sur la table. Nos chefs d’Etat ont donné le 18 septembre 2017 un mandat clair aux négociateurs africains, à savoir celui de discuter du financement post 2020. Nous ne voulons pas qu’ils (les pays riches) sortent de leur chapeau un chiffre, comme ils l’ont fait à Copenhague avec les 100 milliards (qui doivent abreuver le Fonds vert chaque année à partir de 2020, somme qui doit être revue à la hausse à partir de 2025). Nous ne savons toujours pas sur quoi ce chiffre de 100 milliards était basé. (Les pays développés) ne veulent pas évoquer l’après-2020. C’est un échec complet. Rien de bon n’est sorti de cette COP23!» Toujours à propos de la question financière, la coalition regrette qu’une définition claire du financement climatique ne puisse être donnée. 

Face à cet impasse, l’Alliance panafricaine pour la justice climatique suggère aux chefs d'Etat africains de se réunir pour définir une nouvelle stratégie. Car, selon les représentants de la coaltiton, le continent n'a cessé ces deux dernières années de démontrer son engagement en faveur de la lutte contre le réchauffement climatique. «Ainsi , 53 sur 54» pays africains ont soumis leurs contributions déterminées au niveau national, rappelle l'activiste camerounais. Le PACJA déplore a contrario le manque de «réciprocité» des pays développés qui continuent de ne pas tenir leurs engaments.

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