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Kenya: la Cour suprême ordonne la tenue d'une nouvelle élection présidentielle
La Cour suprême du Kenya, saisie par l'opposition, a ordonné, ce vendredi 1er septembre, la tenue d'une nouvelle élection présidentielle, déclarant «invalide» le résultat du scrutin du 8 août 2017 à l'issue duquel le sortant Uhuru Kenyatta a été proclamé vainqueur.
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L'élection présidentielle «n'a pas été conduite en accord avec la Constitution», a déclaré le juge président David Maraga, indiquant que la Commission électorale a désormais 60 jours pour organiser un nouveau scrutin.
Uhuru Kenyatta avait été déclaré vainqueur par 1,4 million de suffrages d'écart. Le chef de file de l'opposition, Raila Odinga, avait crié à la fraude massive après l'annonce des résultats. La coalition de l'opposition a déposé le 18 août un recours devant la Cour suprême pour contester les résultats.
Poll Petition ruling at the Supreme Court Evening Session #QuestForJustice https://t.co/mVnntdDb2s
— Raila Odinga (@RailaOdinga) September 1, 2017
De nombreuses voix s'étaient élevées pour demander à Raila Odinga de contester le résultat du scrutin devant les tribunaux, et non dans la rue, afin d'éviter une répétition des violences interethniques de 2007 consécutives à un autre vote présidentiel et qui avaient fait plus de 1.200 morts et 600.000 déplacés.
Dispositif de sécurité devant la Cour suprême du Kenya, qui vient d'invalider la réelection du président Kenyatta #AFP @AFP_Afrique pic.twitter.com/TBseO1qg27
— bachorz (@borisbachorz) September 1, 2017
Depuis l’assassinat de Chris Msando, un membre de la commission électorale (IEBC) en charge du système informatique, les accusations de l’opposition se concentraient sur le clan du président Kenyatta. Ce dernier aurait cherché à manipuler les voix, selon l'opposition. Sur près de 15 millions de suffrages exprimés, le président sortant obtient 54% des voix contre 45% pour Odinga, les autres candidats se partageant les miettes.
La proclamation de la victoire de M. Kenyatta le 11 août avait été suivie de deux jours de violences sporadiques circonscrites aux bastions de l'opposition, dans les bidonvilles de Nairobi et dans l'Ouest. Au moins 21 personnes, dont un bébé et une fillette de neuf ans, avait été tuées dans ces manifestations et émeutes violemment réprimées par la police.
La décision de la Cour suprême, qui est définitive, a été rendue à la majorité, deux juges sur un total de sept – dont un absent pour cause de maladie – ayant exprimé des opinions dissidentes.
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