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Elections présidentielles au Mali. La cause des femmes défendue par des femmes

Les Maliens votent le 29 juillet 2018 pour se choisir un nouveau président. Une vingtaine de candidats ont annoncé leur intention de participer à l’élection dont deux femmes: Kanté Diébou Ndiaye et Rakia Alphadi, la candidate soutenue par les Touaregs du Nord.
Article rédigé par
France Télévisions Rédaction Afrique
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Manifestation à Bamako pour réclamer la transparence dans les élections, le 8 juin 2018. (AFP/Michèle Cattani)

Rakia Alphadi dirige le parti AFP-Mali, que son mari Abidine Ould Ahmed Ganfoud a fondé en 2011. Il avait finalement renoncé à se présenter aux élections de 2012. Son épouse se lance donc dans la bataille, mais cette candidature ne va pas sans poser de questions.

A 45 ans, Rakia Alphadi semble avoir du mal à obtenir le nombre de parrainages nécessaires. Pour être candidat, il faut être parrainé soit par 10 députés, soit par 45 élus communaux. Des parrains qu’elle doit aller chercher au nord, auprès des mouvements touaregs.
Originaire de Tombouctou, installée en France, sa légitimité à représenter le nord du pays paraît naturelle. Mais le soutien de mouvements jugés rebelles par Bamako peut interpeller.

Elle est soutenue par le MNLA, par le Haut conseil pour l'unité de l'Azawad (HCUA), mais aussi par le Mouvement arabe de l'Azawad (MAA). Sur le côté sulfureux de ces mouvements, leur propension à rejeter le pouvoir de Bamako, Rakia Alphadi répond «Union nationale». «Tous sont des filles et des fils du Mali. Pour que le pays puisse sortir de ses problèmes, il faut que tous les Maliens se prennent la main. On doit oublier nos rancunes personnelles, on doit juste s'occuper des problèmes du pays», répond-elle à la Deutsche Welle qui l’interroge sur ses soutiens.

Pour le reste, sa profession de foi est sans surprise. Ramener une paix juste et durable, lutter contre la corruption et faire la place aux jeunes.


Si on ne sait pas si Rakia Alphadi pourra mener sa candidature au bout – la campagne officielle démarre le 7 juillet –, en revanche une autre femme est prête, Kanté Diébou Ndiaye. Entrepreneure et femme d’affaires de 55 ans, elle a travaillé un temps en Centrafrique où elle était proche du président de l’époque, François Bozizé, et de son épouse. Elle y a fait fortune et est désormais active dans le secteur de l’immobilier. Elle aussi se veut une candidate anticorruption. «Je suis candidate parce que je suis révoltée. Les hommes qui sont là ne pensent qu’à eux-mêmes, pas au pays», a-t-elle déclaré à l’AFP.

Elle aussi veut également défendre la cause des femmes maliennes, «isolées parce qu’éloignées de la politique». Et en effet, Kanté Diébou Ndiaye est peu connue du grand public. Mais elle assure détenir les parrainages nécessaires. 65 clubs sont derrière elle afin de la soutenir, a-t-elle annoncé.

 
Le mot de la fin revient à Rakia Alphadi. «Depuis l’indépendance, ce ne sont que les hommes qui sont au pouvoir», a-t-elle déclarée à la Deutsche Welle. «Vu le résultat, je pense qu'on doit donner une chance à une femme, pour voir de quoi les femmes sont capables.»

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