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Egypte: al-Sissi, raïs incontestable en attendant «la vraie démocratie»

Réélu avec plus de 97% des voix, le président Abdel Fattah al-Sissi rempile pour quatre ans au moins. L’ex-maréchal de 63 ans a plus que jamais la voie libre pour appliquer, à tout prix, sa politique sécuritaire.
Article rédigé par Eléonore Abou Ez
France Télévisions
Publié
Temps de lecture : 2min
Des partisans du président égyptien Abdel Fattah al-Sisi sur la place Tahrir au Caire après les résultats des élections présidentielles, le 2 avril 2018. (REUTERS / Mohamed Abd El Ghany)

Même si seulement un peu plus d’un Egyptien sur trois s’est rendu aux urnes, la victoire du président al-Sissi se veut un plébiscite. En 2018, l’homme fort du pays a battu des records de chiffres et atteint 97,8% des voix. C’est bien plus que Hosni Moubarak qui plafonnait à 88,6% lors de sa 6e réélection en 2005. Mais comment fait-il?
 
Un succès écrasant
L’ancien chef de l’armée s’empare du pouvoir en 2013 en destituant le président islamiste élu Mohamed Morsi, décrié par des millions d’Egyptiens. Elu un an plus tard, l’ancien chef du renseignement militaire sous Moubarak mène une politique répressive globale. Il fait taire l’opposition islamiste mais aussi libérale et jette en prison des centaines de voix considérées comme dissidentes. Les multiples rapports des ONG sur les violations des droits de l’Homme ne l’ont pas déstabilisé.
 
Un soutien occidental
Malgré les critiques, le président al-Sissi bénéficie du soutien des puissances occidentales qui «ne prennent même plus la peine de faire semblant de soutenir verbalement la démocratie», comme le souligne à l’AFP Karim Emile Bitar, directeur de recherches à l’Institut des relations Internationales et stratégiques (Iris).

Le président Trump a été l’un des premiers à téléphoner à al-Sissi après sa victoire. Les Etats-Unis se sont dits «impatients» de continuer à travailler avec lui en soulignant l’importance d’un partenariat fort avec l’Egypte. La France a elle aussi présenté «ses vœux de succès» au président élu en affirmant qu’elle «poursuivra le dialogue engagé sur les droits de l’Homme et les libertés».
 
Abdel Fattah al-Sissi s’était prononcé dès 2014 sur la question des libertés en affirmant que «la sécurité nationale» est prioritaire. Il avait déclaré publiquement qu’il faudrait «20 à 25 années pour instaurer une vraie démocratie» en Egypte.

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