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Egypte : Ahmed Chafiq, un candidat à la présidentielle poussé vers la sortie

L’ancien Premier ministre égyptien Ahmed Chafiq a annoncé son intention de se présenter aux élections présidentielles en 2018 avant de réexaminer sa candidature quelques jours plus tard. A l’approche du scrutin prévu au printemps, les candidatures d’opposants ont du mal à émerger.
Article rédigé par Eléonore Abou Ez
France Télévisions
Publié
Temps de lecture : 3min
Capture d'écran de la vidéo de l'annonce de l'ancien Premier ministre égyptien Ahmed Chafiq, diffusée le 29 novembre 2017 à partir des Emirats Arabes IUnis  (AFP / document Ahmed Chafiq)

La course à la présidentielle n’a pas commencé en Egypte mais les rivaux potentiels du président al-Sissi sont déjà sous pression.
Le cas le plus illustre est celui d’Ahmed Chafiq. Le dernier chef de gouvernement de Hosni Moubarak, qui vivait en exil aux Emirats depuis 2012, a été arrêté et expulsé vers l’Egypte juste après avoir annoncé sa candidature.
 
«Personne n'est autorisé à se présenter»
Ahmed Chafik est rentré au pays d’une manière expéditive, comme le raconte sa fille May Chafiq, restée à Abou Dhabi où la famille est installée depuis cinq ans. «Ils l’ont expulsé juste parce qu’il a annoncé qu’il serait candidat à la présidentielle et je ne sais pas ce qu’ils vont lui faire. Personne n’est autorisé à se présenter à la présidentielle», affirmait à Reuters May Chafiq le 2 décembre 2017. Le petit émirat du Golfe est l’allié du régime égyptien.
 
Un candidat «sur le terrain» 
Le retour précipité au pays semble avoir dissuadé le rival politique du président al-Sissi. Après avoir promis du «sang neuf» face aux «nouveaux problèmes» de son pays, le voilà soudain bien plus sage. «Mon intention d’être candidat était fondée sur les informations et les idées générales (…), maintenant je vais sortir et voir la situation sur le terrain», a souligné Ahmed Chafiq qui s’est exprimé par téléphone sur une chaîne de télévision à partir d’un hôtel du Caire.
 
Un rival qui dérange
L’ex-Premier ministre et ancien chef d’état-major est considéré comme un rival sérieux du président al-Sissi qui se prépare à briguer un second mandat. «Le gouvernement a peur de n’importe quel candidat mais particulièrement d’Ahmed Chafiq qui a bien plus d’expérience politique que M. Sissi lui-même n’en avait», explique à l’AFP Hassan Nafaa, professeur de sciences politiques à l’Université du Caire. Celui qui a échoué de peu lors de la présidentielle de 2012 face à l’islamiste Mohamed Morsi, est aujourd’hui poussé vers la sortie alors que la campagne présidentielle n’a pas encore commencé.
 
Deux autres candidats potentiels sont également dans l’œil du cyclone.
Le colonel Ahmed Konsowa est en détention provisoire pour avoir nui aux «exigences de l’armée». Quant à l’avocat et défenseur des droits de l’Homme Khaled Ali, il  est accusé d’atteinte à la décence publique pour un doigt d’honneur présumé. 

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