Corruption en RDC : Jean-Jacques Lumumba, le banquier congolais devenu lanceur d’alerte
Jean-Jacques Lumumba est investi en République Démocratique du Congo dans la lutte contre la corruption.
En 2016, Jean-Jacques Lumumba est cadre dans une banque dirigée par un proche du pouvoir en République Démocratique du Congo. Puis du jour au lendemain, sa vie bascule en découvrant de curieuses opérations dans les comptes. "La Gécamines, c’est la plus grande compagnie minière de la RDC, et donc dans le compte de cette société, je vois une opération : Banque Centrale du Congo", raconte celui qui est aujourd’hui devenu lanceur d’alerte. Ce qui interpelle Jean-Jacques Lumumba, c’est que la Banque Centrale ne peut pas "faire de cadeau à une société privée", puisque c’est la banque des banques commerciales. Il a le déclic et comprend que "sur cette société et sur ces comptes, il se passe beaucoup de malversations".
Lutter contre la corruption
Sa direction ne voyait pas les choses comme lui, et il se retrouve menacé de mort, puis obligé de quitter le pays, suivi rapidement par sa famille. Petit-fils de Patrice Lumumba, premier Premier ministre du Congo indépendant et mort assassiné, Jean-Jacques Lumumba ne s’imaginait pas embrasser un destin d’activiste pour autant. Son combat contre la corruption lui semble néanmoins fondamental.
"La corruption fait autant de mal à l’Afrique parce qu'elle est partagée entre les grandes sociétés multinationales et les dirigeants africains, dit-il. Quand ce sont les élites qui s’engouffrent dans la corruption, l’impact est très négatif pour tout le reste du pays, on n’arrive pas à résoudre les problèmes vitaux de la population." Jean-Jacques Lumumba a alors co-fondé une plateforme de lutte contre la corruption panafricaine, UNIS, très impliquée dans les affaires du secteur minier, puisque "beaucoup de sociétés européennes et américaines trouvent leur nid d’exécution en Afrique". À travers cette plateforme, Jean-Jacques Lumumba ne souhaite pas seulement dénoncer, mais proposer des solutions.
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