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Commonwealth: la Gambie revient dans le giron de l'organisation

Ce 8 février 2018, la Gambie a rejoint le Commonwealth qui compte à nouveau 53 Etats membres. Elle revient cinq ans après que Yahya Jammeh, l’ancien président au pouvoir durant 22 ans et aujourd’hui exilé en Guinée-Equatoriale, avait décidé de l’en retirer. Et 53 ans après sa première adhésion, l’année de son indépendance, le 18 février 1965.
Article rédigé par Catherine Le Brech
France Télévisions
Publié Mis à jour
Temps de lecture : 3 min

Deux mois après son élection à la tête de ce petit pays pauvre d'Afrique de l'Ouest en décembre 2016, le nouveau président Adama Barrow a entamé le processus de réadmission. Sa demande officielle en janvier 2018 a été soutenue par les membres du Commonwealth, pour la plupart d'anciennes colonies britanniques.
 
Une cérémonie de levée des couleurs a eu lieu le 8 février dans les jardins de Marlborough House, siège du secrétariat du Commonwealth, au centre de Londres, en présence de sa secrétaire générale Patricia Scotland et de l’ambassadeur gambien au Royaume-Uni, Francis Blain.


«Lorsque la Gambie est partie en 2013, les chefs de gouvernements ont exprimé leurs regrets qu'elle quitte la famille du Commonwealth», a déclaré Patricia Scotland. «Nous attendions avec impatience le retour de la Gambie et nous avons été ravis quand le président Barrow s'est engagé à revenir.»
 
Francis Blain a ajouté: «Le gouvernement et le peuple de Gambie tireront également parti de tout ce que le Commonwealth a à offrir collectivement, aidant de manière concrète à résoudre un large éventail de problèmes urgents, dont la protection de l'environnement et la lutte contre le changement climatique, et la valorisation des jeunes et des femmes.»

 
Si Yahya Jammeh estimait que l’organisation des pays issus de l'ex-empire britannique était une «extension du colonialisme», cette dernière ne manquait jamais d’émettre des critiques concernant les violations des droits de l’Homme dans le pays. Pour tenter d’affaiblir l’ancien homme fort de Gambie, selon RFI, le Commonwealth avait proposé de créer des commissions sur les droits de l’Homme, les médias, anti-corruption… toutes refusées par Jammeh. Ce qui explique en partie la rupture.
 
Avec cette réintégration, Adama Barrow «cherche à améliorer les relations entre la Gambie et les gouvernements occidentaux et à obtenir les fonds nécessaires pour lutter contre la pauvreté et le chômage», explique BBC Afrique. Et aussi à développer la croissance, former des cadres et à trouver des appuis pour reconstruire les services de la justice, la santé ou de la culture...
 

La Gambie devient le deuxième pays africain à revenir dans le Commonwealth, après l'Afrique du Sud. Aujourd'hui, «la liste d’attente pour l’entrée dans le Commonwealth reste longue. Un véritable encombrement s'est formé derrière le Rwanda, dernier intégré en 2009. Madagascar, le Yémen, l’Algérie et le Soudan se sont tous portés candidats», racontait Géopolis en 2014. Cette année-là, le Togo postulait lui aussi.

Le Zimbabwe pourrait aussi revenir 
«Dans l'histoire de l'organisation, un seul pays a été expulsé en raison de son bilan en matière de droit de l'Homme: le Zimbabwe de Robert Mugabe, en 2003. Ironie de l'Histoire, le code de conduite des pays membres en vertu duquel le Zimbabwe a été expulsé avait été voté à Harare, la capitale du pays, en 1991», précisait le site. Ce pays pourrait lui aussi revenir dans l’organisation. En janvier 2018, la reine Elizabeth II aurait formulé le vœu que ce pays rejoigne le Commonwealth. Et le 4 février 2018, le Zimbabwean confirmait que «le président Mnangagwa a formellement informé le gouvernement britannique de cette position, selon les rapports du Sunday Mail»…
 
En avril 2018, la prochaine réunion des chefs de gouvernement de l’organisation, à Londres, reviendra sur tous ces dossiers.

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