Cet article date de plus de six ans.

Cameroun anglophone: mission de paix impossible pour Samuel Eto'o

Le footballeur Samuel Eto’o a accepté une mission de paix dans les régions anglophones du Cameroun en proie à un début de guerre civile. Longtemps oubliée par le gouvernement de Yaoundé, la région est secouée par des émeutes, après des décennies de revendications économiques et politiques. Fuyant la répression de l'armée, 20.000 Camerounais anglophones se sont réfugiés au Nigeria.
Article rédigé par Michel Lachkar
France Télévisions
Publié Mis à jour
Temps de lecture : 2min
Samuel Eto'o chargé d'une médiation dans la crise au Cameroun anglophone. (AFP PHOTO / KARIM JAAFAR )

L’international camerounais Samuel Eto’o, reçu le 5 juin 2018 par la ministre des Enseignements secondaires, a accepté la mission confiée par le président Paul Biya pour faire la tournée les établissements primaires et secondaires.
Plusieurs élèves ont été victimes des violences de la guerre civile qui oppose l’armée camerounaise aux séparatistes anglophones. 33 écoles ont été incendiées par les sécessionnistes et au moins 33.000 élèves ont un avenir perturbé. 

Faire revenir les éleves en classe
«Le sport m’a tout donné, je vais partager avec les jeunes mon expérience», a déclaré l’ancien capitaine des Lions indomptables du Cameroun. 
«Je me tiens disponible pour tout. Le Cameroun nous appartient à nous tous, on ne peut pas construire notre pays sans la paix», a affirmé Samuel Eto’o qui entend relever le défi de son nouveau rôle: émissaire de la paix dans les régions anglophones.
 
L’objectif de la mission du meilleur buteur de l’histoire du football camerounais est de ramener dans les salles de classes et exprimer sa solidarité aux jeunes qui ont déserté l’école, suite à la pression exercée par les séparatistes contre les civils qui n’appliquent pas leur mot d’ordre de grève générale.

Les violences ont fait une quarantaine de morts dans les rangs des forces de défense et de sécurité camerounais. Des centaines de séparatistes armés ont également été tués lors des combats, tout comme plusieurs civils victimes des exactions de l’armée. 


Menaces de mort
Mais les partisans de l’Ambazonie, nom du pays que veulent créer les séparatistes, refusent cette médiation. «La seule façon d'attirer plus d'attention internationale est de tuer Eto'o une fois qu'il entre dans l'Ambazonie»: voilà le message viral que partagent les sécessionnistes armés, qui ont très souvent revendiqués des assassinats et commis les exactions contre les civils qui refusent d’appliquer leur mot d’ordre.

Commentaires

Connectez-vous à votre compte franceinfo pour participer à la conversation.