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Angola: la chute d'Isabel dos Santos, fille de l’ancien président

La fille de l’ancien président de l’Angola, Jose Eduardo dos Santos, est soupçonnée de détournement de fonds lorsqu’elle dirigeait la puissante compagnie pétrolière nationale Sonangol. L’étoile d’Isabel dos Santos commence sérieusement à pâlir depuis l’arrivée au pouvoir du nouveau président de l’Angola Joao Lourenço.
Article rédigé par Jacques Deveaux
France Télévisions
Publié
Temps de lecture : 2min
  (FERNANDO VELUDO / PUBLICO / AFP)

En arrivant au pouvoir, le président angolais Joao Lourenço avait promis de lutter contre la corruption et de rompre avec la pratique du pouvoir de son prédécesseur. Cela a commencé par le limogeage le 15 novembre 2017, de la «princesse» Isabel, fille de Jose Eduardo dos Santos, de la tête de la compagnie pétrolière nationale, Sonangol.
 
Un geste fort qui est désormais suivi d’un autre, l’ouverture d’une enquête par la compagnie, sur de possibles détournements de fonds imputables à la fille de l’ancien président. Elle avait été nommée en 2016 par son père à la tête de l’entreprise nationale.

Dès son arrivée, des mouvements financiers suspects ont été relevés. Ainsi selon la presse angolaise, chaque mois Sonangol virait dix millions d’euros vers une compagnie portugaise, Efface, dont Isabel dos Santos est l’actionnaire principale. Il y a également la trace d’un virement suspect de 57 millions d’euros vers un compte à Dubaï.

«Nous avons mis en place une commission d'enquête interne pour enquêter sur les informations diffusées», a déclaré, le 19 décembre 2017, un porte-parole de la Sonangol, Mateuse Benz. «Nous vérifions de possibles détournements, mais je ne confirme rien pour le moment». Sollicité par l’AFP, le parquet de Luanda a indiqué n’avoir reçu aucune plainte.


De son côté Isabel dos Santos a réagi à travers un communiqué adressé à la rédaction en ligne du quotidien Novo Jornal. Sans surprise elle nie, dénonçant «une campagne de diffamation». «Ces fausses nouvelles ne méritent aucun crédit puisqu'elles ont comme seule et unique motivation de remettre en cause l'intégrité de l'ingénieure Isabel dos Santos», écrit-elle.
 
Sa nomination à la tête de l’entreprise pétrolière par son père est une formidable illustration du népotisme régnant alors à Luanda. Isabel a été classée par Forbes comme la plus riche femme d’Afrique. Depuis, le vent semble avoir tourné pour la fille de l’ancien président.
 

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