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Paris décide de regrouper "sans délai" tous les Français d'Abidjan

La décision a été prise à l'issue d'une réunion de crise à l'Élysée en début de soirée, sur la situation en Côte d'Ivoire. Les 11.800 ressortissants français d'Abidjan vont être regroupés "sans délai". _ Paris réfléchit d'ailleurs à leur possible rapatriement, alors que les troupes pro-Ouattara annoncent un assaut final imminent à Abidjan.
Article rédigé par franceinfo
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Le plan de regroupement général annoncé par l'Élysée ce soir se heurte ce soir à un sérieux problème : les deux ponts qui relient les deux parties de la ville d'Abidjan, séparées par une lagune, sont sous le contrôle des forces pro-Gbagbo. Il faudra donc peut-être forcer le passage pour atteindre les Français terrés chez eux dans les quartiers de Deux Plateaux ou de Cocody.

L'injonction française intervient, alors que la RTI, la télévision nationale ivoirienne diffuse, depuis ce matin des messages extrêmement hostiles envers la France. La prise de contrôle de l'aéroport d'Abidjan hier par la force Licorne a été particulièrement mal perçue par le camp Gbagbo qui dénonce la force française comme "une armée d'occupation agissant en dehors de tout mandat".

Du regroupement forcé à l'évacuation

Pour le ministre français Gérard Longuet, le ministre de la Défense, il ne s'agit là que "des propos d'un camp désespéré". Il n'empêche, l'animosité qui s'exprime à l'égard de la France et de ses ressortissants inquiète Paris.

Le Quai d'Orsay évalue à 12.200 le nombre de Français actuellement en Côte d'Ivoire, dont 11.800 à Abidjan. Quelque 7.300 ont la double nationalité.

A ce jour, déjà près de 1.500 expatriés (majoritairement français) ont trouvé refuge sur le camp militaire français de Port-Bouët, près de l'aéroport d'Abidjan. Un camp qui fait figure de "point d'appui" pour les 11.800 Français d'Abidjan, selon Gérard Longuet, le ministre de la Défense.
_ "Nous n'exposerons pas de Français comme otages ou comme
victimes indirectes d'un affrontement entre ces deux forces", a-t-il déclaré ce soir, après la réunion à l'Élysée.

Est-il question d'évacuer ces ressortissants ? Cette question, selon Gérard Longuet "se pose et [...] sera réglée dans les heures qui
viennent". Depuis hier soir, environ 170 personnes ont été acheminées à Lomé, au Togo, ou à Dakar, au Sénégal, profitant des vols retour des appareils qui avaient transporté des renforts militaires français supplémentaires.

Cécile Quéguiner, avec agences

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