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Paludisme: 6 millions de vies épargnées en 15 ans, l'Afrique toujours meurtrie

Le paludisme n’a jamais autant régressé, plus de six millions de vies ont été épargnées, mais certains pays sub-sahariens continuent de payer un lourd tribut. Trois milliards de personnes demeurent exposées dans le monde.
Article rédigé par Mohamed Berkani
France Télévisions - Rédaction Culture
Publié Mis à jour
Temps de lecture : 2min
Campagne contre le paludisme en Centrafrique en 2014. (Andoni Lubaki / AFP)

Les bonnes nouvelles, d’abord. L’OMS et l’Unicef se réjouissent de la régression du paludisme dans le monde: 6,2 millions de vies ont pu être épargnées ces quinze dernières années. Soit une chute de 37% de nouveaux cas depuis 2000 et – encore plus spectaculaire – une baisse de près de 65% des décès pendant le même laps de temps.

Le paludisme tue surtout des enfants, ceux de moins de cinq ans représentant les deux tiers des décès. Pour les deux agences onusiennes, ce succès est dû à la prévention, aux traitements et à la lutte contre cette maladie. L’Unicef et l’OMS affirment que le projet d'inverser la courbe du paludisme en 2015, inscrite dans les objectifs du Millénaire pour le développement, a été atteint.
 
Le financement de la lutte a été multiplié par 20 depuis 2000 permettant de distribuer au total près d'un milliard de moustiquaires prétraitées par des insecticides, un des moyens de lutte les plus efficaces. Ce moyen représente 68% des cas empêchés, estime une étude de l'Université d'Oxford.

Carte des foyers du paludisme  (AFP)

Le bémol, ensuite. Il y aura environ 338.000 personnes qui mourront en 2015 dans le monde et 214 millions de nouveaux cas. Si plusieurs pays sont sur le point d’éliminer le paludisme, comme dans le Caucase et l’Asie, la situation demeure précoccupante en Afrique. En 2015, l’OMS a enregistré 89% de l’ensemble des cas de paludisme et 91% des décès en Afrique subsaharienne.
 
«Le paludisme tue surtout les jeunes enfants, en particulier ceux qui vivent dans les endroits les plus démunis et les plus isolés. Le meilleur moyen de célébrer ces progrès à l’échelle mondiale est donc de nous réengager à atteindre ces enfants et à les traiter», a déclaré Anthony Lake, Directeur général de l’Unicef. «Nous savons comment traiter et prévenir le paludisme. C’est donc une obligation.»


En Afrique subsaharienne, un enfant sur quatre vit toujours dans un foyer dépourvu de moustiquaires imprégnées d’insecticide et non-protégé par des pulvérisations à effet rémanent. Environ 3,2 milliards de personnes – près de la moitié de la population mondiale – sont exposées au risque palustre. L'OMS vise une éradiction du paludisme dans 35 nouveaux pays en 2030. Rendez-vous dans quinze ans. 

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