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Le criminel de guerre ougandais Dominic Ongwen traduit devant la CPI
L'un des derniers chefs de la sanguinaire rébellion ougandaise LRA recherché par la Cour pénale internationale (CPI), Dominic Ongwen, sera livré à La Haye où il sera jugé pour crimes de guerre et crimes contre l'humanité. La Lord’s resistance army (LRA) est accusée d’avoir tué 100.000 personnes et enlevé 60.000 enfants.
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Dominic Ongwen a un étrange parcours. D’enfant kidnappé à l’âge de 10 ans, il va devenir l’une des figures du LRA, un mouvement militaro-mystique, et l’un de ses chefs les plus cruels. Dès son enlèvement en 1980, il est placé dans la famille d’un des responsables du groupe rebelle, Vincent Otti, qui va l’«élever».
En 2005, Ongwen est déjà au sommet de l’organisation. Il commande notamment une attaque sur son propre village natal où 300 personnes seront tuées. Il est recherché par la Cour pénale internationale pour sept chefs d’accusation dont ceux d’esclavagisme, de crimes contre l’humanité et de crimes de guerre.
Car la Lord’s Resistance Army est devenue une terrible machine à tuer et à enlever. Du nord de l’Ouganda, elle va étendre son activité dans les pays limitrophes. Centrafrique, Congo, Soudan. Tueries, mutilations, enlèvements d’enfants, esclavage sexuel des filles, embrigadement militaire des garçons se succèdent sur fond de mysticisme. Des victimes et, aussi, d’anciens membres enrôlés de force ont raconté les sévices et les rites initiatiques sanguinolents. Les attaques contre les villages sont toujours plus violentes. Aujourd’hui, La LRA est créditée de 100.000 morts et de 60.000 enlèvements d’enfants.
En 2000, l’armée ougandaise chasse la LRA du pays, mais n’en vient pas à bout. Différents groupes armés se dispersent dans la forêt équatoriale de la Centrafrique et du Congo.
En 2007, Vincent Otti, devenu son mentor, est victime d’une purge. Le leader du LRA, Joseph Kony, le fait exécuter. A partir de ce moment, Dominic Ongwen se fera de plus en plus électron libre au sein du mouvement, refusant souvent d’obéir aux ordres, et essayant même de se rendre.
Curieusement, ce qui ailleurs se serait sûrement traduit par une exécution sommaire, est à chaque fois pardonné par Joseph Kony. A l’été 2011, les troupes de Ongwen ont fondu. Elles se limitent à une demi douzaine d’hommes (au lieu de 60, lors de la tentative de reddition) qui se déplacent entre Soudan du Sud et Congo.
Enfin ce 6 janvier 2015, c'est le coup de théâtre. Selon les Etats-Unis, Dominic Ongwen s’est rendu aux forces américaines présentes en Centrafrique. D’autres sources prétendent qu’il a été fait prisonnier par des troupes de la Séléka centrafricaine. Il espérait peut-être obtenir l’amnistie de son pays, comme 12.000 anciens combattants avant lui. Sauf que les accusations sont bien trop graves, et Kampala a rejeté toute idée d’amnistie.
Ongwen est désormais attendu à La Haye où il comparaitra devant la Cour pénale internationale.
La LRA n’est plus une menace à présent. Pourtant son chef Joseph Kony est toujours dans la nature accompagné d’une centaine d’hommes.
En 2005, Ongwen est déjà au sommet de l’organisation. Il commande notamment une attaque sur son propre village natal où 300 personnes seront tuées. Il est recherché par la Cour pénale internationale pour sept chefs d’accusation dont ceux d’esclavagisme, de crimes contre l’humanité et de crimes de guerre.
Car la Lord’s Resistance Army est devenue une terrible machine à tuer et à enlever. Du nord de l’Ouganda, elle va étendre son activité dans les pays limitrophes. Centrafrique, Congo, Soudan. Tueries, mutilations, enlèvements d’enfants, esclavage sexuel des filles, embrigadement militaire des garçons se succèdent sur fond de mysticisme. Des victimes et, aussi, d’anciens membres enrôlés de force ont raconté les sévices et les rites initiatiques sanguinolents. Les attaques contre les villages sont toujours plus violentes. Aujourd’hui, La LRA est créditée de 100.000 morts et de 60.000 enlèvements d’enfants.
En 2000, l’armée ougandaise chasse la LRA du pays, mais n’en vient pas à bout. Différents groupes armés se dispersent dans la forêt équatoriale de la Centrafrique et du Congo.
En 2007, Vincent Otti, devenu son mentor, est victime d’une purge. Le leader du LRA, Joseph Kony, le fait exécuter. A partir de ce moment, Dominic Ongwen se fera de plus en plus électron libre au sein du mouvement, refusant souvent d’obéir aux ordres, et essayant même de se rendre.
Curieusement, ce qui ailleurs se serait sûrement traduit par une exécution sommaire, est à chaque fois pardonné par Joseph Kony. A l’été 2011, les troupes de Ongwen ont fondu. Elles se limitent à une demi douzaine d’hommes (au lieu de 60, lors de la tentative de reddition) qui se déplacent entre Soudan du Sud et Congo.
Enfin ce 6 janvier 2015, c'est le coup de théâtre. Selon les Etats-Unis, Dominic Ongwen s’est rendu aux forces américaines présentes en Centrafrique. D’autres sources prétendent qu’il a été fait prisonnier par des troupes de la Séléka centrafricaine. Il espérait peut-être obtenir l’amnistie de son pays, comme 12.000 anciens combattants avant lui. Sauf que les accusations sont bien trop graves, et Kampala a rejeté toute idée d’amnistie.
Ongwen est désormais attendu à La Haye où il comparaitra devant la Cour pénale internationale.
La LRA n’est plus une menace à présent. Pourtant son chef Joseph Kony est toujours dans la nature accompagné d’une centaine d’hommes.
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