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En Ouganda, six lions "grimpeurs" mutilés dans un célèbre parc national

Les fauves sont eux aussi victimes de trafic illégal d’espèces sauvages.

Article rédigé par franceinfo Afrique avec AFP
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Publié Mis à jour
Temps de lecture : 3min
Deux lionnes du parc national Queen Elisabeth en Ouganda. Ces fauves sont connus pour grimper aux arbres, attirant de nombreux touristes. (ANTOINE LORGNIER / ONLY WORLD)

Quatre personnes ont été arrêtées en Ouganda quelques jours après la découverte de six grands félins morts dans le parc Queen Elizabeth, l'un des plus renommés du pays. Ces lions connus pour leur capacité inhabituelle à grimper aux arbres attirent chaque année des milliers de visiteurs.

Des lions particuliers

Après les gorilles des montagnes, les "lions grimpeurs" sont les espèces les plus appréciées des touristes en Ouganda. Alors, quand ces fauves si agiles sont retrouvés mutilés dans le parc national le plus renommé du pays, ça crée un choc. L'Autorité de la Faune sauvage d'Ouganda (UWA) en fait presque une affaire nationale et réclame justice. Elle s’engage à renforcer la protection des lions et tient à rassurer les visiteurs.

"Nos parcs nationaux restent sûrs et attirants pour nos visiteurs et il y a encore des lions au Queen Elizabeth et dans d'autres endroits"

L'Autorité de la Faune sauvage d'Ouganda (UWA)

dans un communiqué

Tous ces crimes ont un impact négatif sur le tourisme qui est un pilier central de l'économie ougandaise. 

Quatre suspects

L’enquête lancée après la découverte macabre dans le Parc national Queen Elizabeth a mené vers la piste d’un trafic illégal. L’un des quatre suspects arrêtés cachait dans son jardin les têtes décapitées de quatre des six lions tués. Il y avait aussi des pattes et autres membres, ainsi que des bouteilles de poison, des lances, une machette et un filet de chasse, selon un communiqué de l'UWA.

L’arrestation de quatre personnes a été rendue possible grâce à l’implication d’associations de protection de l’environnement. Les quatre braconniers présumés risquent une forte peine.

Un trafic qui perdure

Si la vente de trophées d'animaux sauvages est passible de la prison à vie en Ouganda, les condamnations sont rares. Les cadres des organisations criminelles impliquées dans ce trafic lucratif parviennent souvent à échapper aux poursuites à cause de la corruption. Dans ce contexte, la lutte contre le trafic de faune sauvage reste difficile.

La demande ne cesse de se développer et concerne plusieurs espèces. Les os de lion sont souvent envoyés en Asie où ils sont réputés à tort avoir des pouvoirs magiques. Dans plusieurs pays d'Afrique, "les têtes de lions, leurs queues et leurs pattes interviennent dans la fabrication d'un remède traditionnel" censé porter chance, comme l'explique un article du National Geographic.

Ce n’est pas la première fois que des lions sont traqués et tués au Parc national Queen Elisabeth. En 2018, onze lions ont été retrouvés empoisonnés. Malheuseument, le trafic illégal n’est pas l’unique menace qui pèse sur les fauves. Ils sont parfois tués par des éleveurs en représailles à la mort de leur bétail attaqué par les prédateurs. 

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