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Opérations en Libye : Paris vraiment "hors-circuit" ?

Combien de temps encore pour les opérations en Libye ? "Des semaines", selon l'état-major français. Environ trois mois, pour l'Otan. Pourtant, ces opérations sont denses -plus de 150 sorties aériennes en 24 heures, selon l'armée américaine- et le moral des insurgés remonte. Ils espéraient aujourd'hui reprendre Ajdabiyah. _ Des opérations militaires dont le commandement reste hésitant. Alors que l'Otan est censée en prendre le contrôle, la France veut tenter de garder la main. Et prépare avec Londres une "initiative politique". Pour la Turquie pourtant, l'entrée en scène de l'Alliance atlantique met Paris "hors-circuit".
Article rédigé par franceinfo
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16 missiles Tomahawk tirés, 153 sorties aériennes. Un porte-parole de l'armée américaine a fait savoir en début d'après-midi que les alliés maintenaient la pression. La coalition internationale qui se renforce encore sur le terrain, puisque le Qatar est devenu le premier pays arabe à participer, en envoyant ses avions survoler la Libye, et que les Émirats Arabes Unis ont confirmé tenir prêts douze avions de chasse.

Objectif des frappes : l'artillerie, les véhicules de l'armée libyenne ou les postes de commandement. Cette nuit, par exemple, des avions britanniques ont attaqué des véhicules militaires à Ajdabiah, un
chasseur français aurait détruit une batterie d'artillerie, et de nouveaux bombardements seraient en cours ce soir, laissant le champ en partie libre aux rebelles qui s'apprêtent à tenter de reprendre les lieux. Deux explosions notamment ont été entendues sur place, et un énorme panache de fumée vu au-dessus de la ville.

Les frappes continuent, alors pourtant que le contrôle des opérations est en train de changer de mains. C'est l'Otan désormais qui devrait garantir la zone d'exclusion aérienne au dessus de la Libye et l'embargo des armes. L'Alliance pourrait être opérationnelle dimanche ou lundi, selon Rome.
_ Mais son mandat exact n'est toujours pas très clair. La France souhaiterait qu'une partie des opérations reste sous le contrôle de la coalition qui ne se cantonne pas aux pays occidentaux de l'Alliance atlantique, mais comprend désormais des pays arabes comme le Qatar ou les Emirats Arabes Unis. Une réunion de cette coalition est prévue mardi prochain à Londres. Objectif : obtenir en marge des frappes une solution politique et diplomatique. Nicolas Sarkozy a d'ailleurs annoncé préparer avec Londres un "comité de pilotage politique".

Paris tente donc de garder la main, même si pour le premier ministre turc Recep Tayyip Erdogan, opposé aux bombardements, le transfert des opérations à l'Otan met la France "hors-circuit".

Cécile Quéguiner, avec agences

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