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Nigeria: Lagos chasse les plus pauvres pour poursuivre son expansion

Lagos, mégapole nigériane de 20 millions d’habitants, ne cesse de croître, redessinant le paysage social de la région. Les autorités veulent désormais se débarrasser à coups de bulldozer des bidonvilles qui entourent la ville. La communauté des pêcheurs d’Otodo Gbame, sur la lagune, est désormais touchée.
Article rédigé par Jacques Deveaux
France Télévisions
Publié
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La communauté des pêcheurs d'Otodo Gbame est menacée par le développement de la ville de Lagos, au Nigeria. (Pius Utomi Ekpei/AFP)

Début novembre 2016, le bidonville dOtodo Gbame, où vivaient 30.000 personnes, a été rasé par des engins de chantier. Ecrasé, brûlé, dispersé, il ne reste que des gravats et des détritus. Certains habitants ont remonté à la hâte des cabanes branlantes. Moins en signe de résistance qu'en raison de l’impossibilité d’aller vivre ailleurs.
 
Ici on survit de la pêche et la vie s’organise au bord de l’eau. Mais les maisonnettes avaient été construites illégalement, sans titre de propriété. Pourtant, les pouvoirs publics contestent être à l’origine de ces démolitions. Des témoins parlent de chasses à l’homme, menées par la police jusque dans les eaux de la lagune. Du reste, trois personnes sont mortes noyées.

La rapporteur des Nations Unies au logement décent, Leilani Farha, a demandé des explications, à la fois aux édiles de Lagos et au gouvernement nigérian. Un journal local parle d’au moins sept morts lors d’affrontements. La police a tiré en l’air lorsqu’elle est entrée dans la zone aux premières heures de la journée. Elle est intervenue, dit-elle, pour arrêter des heurts entre deux ethnies, les Egun et les Yoruba.
 

Mais la péninsule de Lekki où se situe le bidonville est devenue la nouvelle zone à urbaniser de Lagos. Chaque année, elle se gonfle de 72.000 habitants de plus. Les pauvres n’ont plus leur place près de ces résidences luxueuses.
 
Reste une question:où vont-ils aller ?

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