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Le Japon récompense une Nigériane engagée dans la lutte contre Boko Haram

Au Japon, le prix Niwano de la paix a été attribué à Esther Abimiku Ibanga, religieuse nigériane qui s’est insurgée contre les exactions violentes commises depuis six ans par Boko Haram au nord-est du Nigeria, où le groupe islamiste armé s'est emparé de plusieurs localités.
Article rédigé par Dominique Cettour-Rose
France Télévisions
Publié
Temps de lecture : 2min
Esther Abimiku Ibanga. Capture d'écran d'une vidéo Harvard Université, publiée le 20 janvier 2015 sur Youtube. (Harvard University )

Esther Abimiku Ibanga est pasteure et fondatrice du mouvement l'«Initiative Femmes sans murs» (Women without walls, WOWWI). L'organisation, créée en mars 2010, regroupe des femmes de religions et d’ethnies diverses qui s’élèvent contre les tueries violentes dont sont victimes les femmes et les enfants de l'Etat du Plateau au Nigeria. Elle réunit parmi ses membres toutes les femmes leaders autochtones, y compris les leaders chrétiennes et musulmanes.

Depuis 2009, l'insurrection de Boko Haram et sa répression par les forces nigérianes ont fait à ce jour plus de 13.000 morts et 1,5 million de déplacés, essentiellement dans le nord-est du pays. Boko Haram y a «utilisé» à plusieurs reprises des femmes ou des fillettes pour des attaques-suicide: le 22 février 2015, une enfant de 7 ans s'est fait exploser sur un marché de Potiskum, faisant cinq morts et 19 blessés. Quelques semaines plus tôt, en janvier, deux filles kamikazes d'environ 15 et 20 ans aux abords du même site, avaient provoqué la mort de six personnes et en avaient blessé 37 lors d'un double attentat.

Une «religieuse courageuse et dévouée»
En lui décernant son 32e prix annuel, la Fondation japonaise Niwano pour la paix a tenu à saluer l'action d’une «religieuse courageuse et dévouée» ayant «beaucoup travaillé pour encourager et faciliter la réconciliation entre les groupes de confession et tribus opposées». La remise du prix devait avoir lieu à Tokyo le 14 mai, lors d'une cérémonie au cours de laquelle la militante anti-Boko Haram recevra une récompense de 20 millions de yens, soit près de 150.000 euros.

Ce prix a été créé pour «promouvoir les individus et les organisations qui ont contribué de façon significative à la coopération inter-religieuse, faisant ainsi progresser la cause de la paix dans le monde, et afin de faire connaître leurs accomplissements au plus grand nombre», explique la fondation Niwano, créée en 1978. Le Prix Niwano, nommé d'après Nikkyo Niwano, fondateur et premier président de l'organisation bouddhiste laïque Rissho Kosei-kai.

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