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L'extraordinaire collection d'art africain d'Ewa et Yves Develon présentée à Lyon
Publié le 10/02/2019 16:48
Temps de lecture : 1min
Ewa et son époux Yves Develon sont passionnés depuis plus de cinquante ans par la sculpture africaine. Au fil de leurs nombreux voyages, ils ont acquis près de 300 œuvres. Soixante pièces exceptionnelles sont présentées du 8 février au 12 mai 2019 au musée des Confluences.
Après leur mariage en 1979, leur amour pour l'art africain les conduit à ouvrir une première galerie à Ramatuelle, dans le Var. Une deuxième suit quelques années plus tard à Paris. Si ces lieux ont fermé en 1998, leur passion est restée intacte. Et aujourd'hui, le couple a décidé d'offrir 60 objets (40 dons et 20 prêts) au musée lyonnais des Confluences pour faire connaître au plus grand nombre ce magnifique patrimoine.
"L'exposition Désir d'art ambitionne de retracer l’esprit qui a guidé la constitution de leur incroyable collection, entre passions fulgurantes et recherches esthétiques, à la croisée de l’intime et du marché de l'art ", explique Hélène Lafont-Couturier, la directrice du musée.
Cette statue représente un alusi (esprit vénéré) dans la religion Igbo au sud-est du Nigeria. Il s'agit d'une figure féminine, qui symbolise une divinité de la nature ou un ancêtre. La perforation au niveau de la coiffe laisse à penser qu’elle servait à soutenir la toiture d’un sanctuaire abritant une dizaine d’autres statues. En échange de leur protection, elles recevaient de nombreuses offrandes et étaient régulièrement repeintes. (PRET D’EWA ET YVES DEVELON. PHOTO HUGUES DUBOIS)
La pureté formelle de ce volet trouvé sur une falaise de Bandiagara (Mali) qui fermait un grenier à semences a sans doute interpellé Yves Develon. La poitrine féminine qui l’orne, gage de fécondité, rappelle que ce lieu est un symbole d’abondance, de sécurité et de richesse dans la société dogon. (PRET D’EWA ET YVES DEVELON. PHOTO EWA DEVELON)
Chez les Urhobo (delta du Niger, Nigeria), les masques de ce type servent à honorer les esprits des eaux censés peupler les innombrables rivières de la région. Les deux cornes rappellent la coiffure portée par les jeunes femmes en âge de se marier et placées sous la protection de ces esprits aquatiques. (DON D’EWA ET YVES DEVELON, MUSEE DES CONFLUENCES. PHOTO PIERRE-OLIVIER DESCHAMPS / AGENCE VU')
Ce masque-heaume agbogho mwo (couvrant le haut du crâne, la face et parfois le cou) représente l’esprit d’une jeune fille défunte, revenue parmi les vivants à l’occasion de festivités. Comme souvent en Afrique, l’argile blanche recouvrant le visage fait référence au monde des ancêtres. La haute coiffure en crêtes ajourées et les motifs géométriques ornant le visage sont des marques de beauté en pays igbo. (DON D’EWA ET YVES DEVELON, MUSEE DES CONFLUENCES. PHOTO GREGOR PODGORSKI)
Ce masque-cimier boki ou igbo à plusieurs visages se retrouve parmi différentes populations du sud-est du Nigeria. Cette double tête évoque la puissance et la sagesse de l’entité spirituelle incarnée dans le masque, capable de voir à la fois sur terre et dans le monde spirituel. (DON D’EWA ET YVES DEVELON, MUSEE DES CONFLUENCES. PHOTO PIERRE-OLIVIER DESCHAMPS / AGENCE VU')
Ce masque mangam mêle des éléments empruntés au monde animal, comme le museau, et au monde humain, comme le nez, suivant un canon fréquent dans région de la moyenne Bénoué (Nigeria). Il s’en distingue toutefois par la disposition atypique des cornes d’antilope qui le surmontent, démontrant la grande inventivité du sculpteur. (DON D’EWA ET YVES DEVELON, MUSEE DES CONFLUENCES. PHOTO ALAIN LEBAS)
Ce masque a été collecté dans la région de Zuru (Nigeria). Le haut front bombé dont jaillit un imposant nez et la petite bouche exagérément projetée vers l’avant, lui confèrent une grande force d’expression. Il est sans aucun doute l’œuvre d’un sculpteur expérimenté, mais dont l’origine est, à ce jour, inconnue. (PRET D’EWA ET YVES DEVELON. PHOTO ALAIN LEBAS)
Cette figure masculine d’autel-masque appartient aux Kaka (population de l'ouest du Cameroun). Portant un enfant sur le dos, elle compte parmi les rares représentations connues de paternité en Afrique. L’épaisse patine croûteuse qui la recouvre pourrait résulter d’une longue exposition à la fumée des foyers, afin de la préserver de l’attaque des insectes. (PRET D’EWA ET YVES DEVELON PHOTO HUGUES DUBOIS - BRUXELLES PARIS)
De l’extrémité de la trompe, étonnamment positionnée sur le front, à la pointe des défenses, ce masque ogbodo enyi (esprit de l'éléphant) du sud-est du Nigeria, se déploie en une ample courbe qui lui confère une grande élégance. Cet "esprit de l’éléphant" associe librement des traits empruntés au pachyderme et à l’être humain. (PRET D’EWA ET YVES DEVELON. PHOTO HUGUES DUBOIS - BRUXELLES PARIS)
La surface érodée de cette statuette Maternité met en valeur sa silhouette, complexe assemblage de différents volumes cubiques. Elle devait prendre place dans un autel dédié à Ala, déesse igbo de la Terre. La représentation d’un enfant fait référence au pouvoir de procréation de cette divinité. (DON D’EWA ET YVES DEVELON, MUSEE DES CONFLUENCES. PHOTO HUGUES DUBOIS - BRUXELLES PARIS)
Les récipients à substance magique, propriétés d’un mganga (guérisseur traditionnel) zigua (nord-est de la Tanzanie), servent à contenir des substances médicinales. La forme de la calebasse et le bouchon anthropomorphe évoquent le corps des esprits censés assister le praticien lors des séances de guérison. (DON D’EWA ET YVES DEVELON, MUSEE DES CONFLUENCES. PHOTO EWA DEVELON)
Ce petit masque agbogho mwo (esprit de jeune fille) était autrefois associé à une combinaison en tissu coloré, pourvue d’une poitrine postiche, permettant au danseur d’adopter l’apparence d’une jeune fille. Le visage étroit, aux traits aigus, reprend de façon exagérée les critères de la beauté féminine en pays igbo. (DON D’EWA ET YVES DEVELON, MUSEE DES CONFLUENCES. PHOTO PIERRE-OLIVIER DESCHAMPS/AGENCE VU')
Seule une dizaine de masques bafo (sud-ouest du Cameroun) sont connus à travers le monde. Tous ont en commun cette bouche rectangulaire, ouverte sur deux rangées de longues dents pointues. Cette violente expressivité pourrait s’expliquer par l’usage du masque dans le cadre des activités d’une société secrète en charge du maintien de l’ordre. (DON D’EWA ET YVES DEVELON, MUSEE DES CONFLUENCES. PHOTO OLIVIER GARCIN)
Les figures sculptées dogon (est du Mali) étaient souvent enduites de beurre de karité ou de farine de mil lors de rituels, leur conférant une patine craquelée, très appréciée des collectionneurs. Les zones lisses et blondes autour des oreilles, de la poitrine et de la base témoignent des multiples préhensions dont cette petite statuette a fait l’objet. (PRET D’EWA ET YVES DEVELON. PHOTO EWA DEVELON)
Ce masque idoma (région de la basse Bénoué, Nigeria) est l’un des plus beaux exemplaires connus. Il apparaissait au cours de cérémonies funéraires. Le visage, modelé avec une grande sensibilité, est recouvert d’une épaisse couche de kaolin qui contraste avec les scarifications en fort relief. (DON D’EWA ET YVES DEVELON, MUSEE DES CONFLUENCES. PHOTO EWA DEVELON)
Avec ses courtes jambes fléchies, ses larges épaules et l’ample courbe dessinée par les bras, cette sculpture kantana dégage une impression de puissance qui lui vaut d’être surnommée "le lutteur" par ses propriétaires. Originaire de la moyenne Bénoué (Nigeria), elle se démarque de la statuaire plus raide de cette région par son attitude dynamique. (PRET D’EWA ET YVES DEVELON. PHOTO HUGUES DUBOIS - BRUXELLES PARIS)
Ce type de statuette fang du Cameroun ou du Gabon a très tôt séduit les amateurs occidentaux par ses formes originales et naturalistes. Ornant probablement le sommet d’une canne ou d’un chasse-mouches, cette figure féminine offre un délicat modelé, souligné par de minces bracelets de cuivre et de fines scarifications, qui en fait une œuvre exceptionnelle. (PRET D’EWA ET YVES DEVELON, MUSEE DES CONFLUENCES. PHOTO OLIVIER GARCIN)
Scène de groupe de la population fon ou nago-yoruba du sud du Bénin. (DON D’EWA ET YVES DEVELON, MUSEE DES CONFLUENCES. PHOTO OLIVIER GARCIN)
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