Y a-t-il un lien entre l'assassinat de deux journalistes de RFI au Mali en novembre 2013 et les otages d'Arlit au Niger, libérés quelques jours plus tôt ? C'est l'une des questions que pose une enquête diffusée dans "Envoyé spécial" le 26 janvier 2017. En voici un extrait.Le chef du commando s'estimait-il lésé ?Selon ce document, 30 millions d'euros venaient d'être versés à Aqmi (Al-Qaïda au Maghreb islamique) pour la libération des quatre derniers otages d'Arlit. Un mauvais partage de cette rançon est-il à l'origine de l'exécution de Ghislaine Dupont et Claude Verlon ?Selon une note déclassifiée de la Direction du renseignement militaire (DRM), Baye ag Bakabo, le chef du commando ayant enlevé les deux journalistes, se serait estimé lésé. Les a-t-il exécutés par vengeance ? Plusieurs témoignages recueillis par les journalistes d'"Envoyé spécial", Mediapart et RFI vont dans le sens de cette hypothèse.Une partie de la rançon détournée ?La France n'a-t-elle versé qu'une partie de la somme ? L'argent a-t-il été détourné sur place ? Selon Alain Juillet, ancien directeur de la DSGE resté proche des Touaregs du Nord-Mali, "il manquait de l'argent et ça a mis en fureur un des lieutenants d'Abou Zeid [l'un des chefs d'Aqmi]".La vengeance, une thèse appuyée par un diplomate français en poste dans le Sahel en 2013, qui témoigne sous couvert d'anonymat : "C'est sûrement une punition. [...] On a voulu nous envoyer un signal, nous punir." Extrait de "Otages d’Etat", une enquête du magazine "Envoyé spécial" avec RFI et Mediapart, diffusée le 26 janvier 2017.