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Le tracé de la frontière entre le Burkina Faso et le Niger peut enfin commencer

Alors qu’un vieux litige sur le tracé de la frontière entre le Burkina Faso et le Niger a été réglé en 2013 par la Cours internationale de La Haye, une mission nigéro-burkinabè sillonne la région pour rassurer les habitants avant de commencer le bornage.
Article rédigé par Catherine Le Brech
France Télévisions
Publié Mis à jour
Temps de lecture : 3min
Ouagadougou, le 5 février 2014: rencontre entre le président du Niger, Mahamadou Issoufou, et son homologue du Burkina Faso, Blaise Compaoré. (AHMED OUOBA / AFP)

Selon RFI, «Niamey et Ouagadougou étaient en fait en désaccord sur la partie centrale de leur frontière, une zone de quelque 375 kilomètres située entre la borne de Tong-Tong et la boucle de Botou», soit plus de la moitié de leur frontière commune.
 
Malgré les textes (1927, 1960 et 1987) qui fixaient le tracé, les deux pays, indépendants depuis 1960, n’arrivaient pas à régler ce différend territorial, hérité de la colonisation française.
 
Ils ont donc saisi le 20 juillet 2010 la Cour internationale de justice pour qu’elle détermine le tracé et surtout, se sont engagés à respecter son arbitrage. Dans un arrêt du 16 avril 2013, l'institution judiciaire a fini par délimiter les deux territoires.
 
«Je pense que la Cour a coupé la poire en deux : on gagne un peu au Nord, on perd un peu au Sud», s'était alors réjoui le ministre nigérien de la Justice, Marou Amadou. Selon lui, «les tracés initialement souhaités par les deux pays n'étaient jamais éloignés de plus de 20 km, hormis autour de la rivière Sirba, où ils s'éloignent d'environ 40 km».
 
«On se quitte bons amis, très bons amis», avait pour sa part réagi le ministre burkinabé de l'Administration territoriale et de la Sécurité, Jérôme Bougouma. Et de conclure : «Il y avait souvent des confusions au niveau des  forces de l'ordre, des patrouilles, du prélèvement des taxes : tout cela c'est  fini maintenant.»


Mais que reste-t-il un an après ?
Les membres d’une commission technique mixte d’abornement, en charge de mettre en œuvre l’arrêt de la Cour, ont commencé à parcourir la zone, comme l’a précisé RFI. L’objectif étant de rassurer les populations inquiètes «sur le sort de leurs terre et bétail».  Les 23 et 24 février, ils ont ainsi parcouru quatre localités, Pételkolé, Makalondi, au Niger, et Seytenga, Kantchari, au Burkina Faso, comme le raconte le site d’infos aOuaga.com.
 
Le nord de la zone litigieuse est une région désertique et semi-désertique peuplée principalement de nomades vivant de l'élevage tandis que les populations vivant au sud sont plutôt sédentaires et vivent de l'agriculture.
 
Les autorités des deux pays ont assuré que les personnes vivant le long de la ligne de démarcation conserveront leurs biens.
 
Mais au-delà d’un effet sur les habitants, ce tracé aura des conséquences sur des projets miniers en cours de développement dans la zone frontalière. En effet, il y a de l’or dans le sous-sol.

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