Hommage aux Français tués au Niger : Frédéric de Saint-Sernin espère un "discours fort" pour soutenir l'aide humanitaire
"Il faut nous défendre, nous soutenir, ne pas polémiquer", appelle le directeur général délégué de l'ONG Acted. Il rappelle que les humanitaires sont seuls à aider les plus démunis sur place et qu'il n'est pas question de partir.
"On a besoin de mots chaleureux, de mots de reconnaissance", a indiqué sur franceinfo vendredi 14 août Frédéric de Saint-Sernin, directeur général délégué de l'ONG Acted, alors qu'une cérémonie d'hommage aux membres de l’ONG tués dimanche lors d’une attaque armée au Niger aura lieu vendredi après-midi dans le pavillon d'honneur de l'aéroport d'Orly. Il salue la mémoire de "très belles personnes" au "cœur généreux" qui ont décidé "de s'engager pour autrui". Frédéric de Saint-Sernin réaffirme également l'engagement de l'ONG endeuillée sur le terrain : "Il n'est pas question de quitter le Niger. Il n'est pas question non plus de quitter le Sahel".
Qu'attendez-vous de l'hommage qui sera rendu aujourd'hui par le Premier ministre ?
C'est un hommage solennel, national qui, je crois, va faire beaucoup de bien aux familles. Quand on vit un drame pareil, on a besoin d'être soutenu. Les familles et nous-mêmes avons eu beaucoup, beaucoup de gens qui se sont manifestés, qui nous ont entourés, qui nous ont écrit. C'est extrêmement chaleureux. Et le fait qu'il y ait cette reconnaissance officielle de la Nation, en présence du Premier ministre avec, on l'espère, un discours fort en faveur du soutien dont on a besoin, de l'action humanitaire sur le terrain, de cet engagement altruiste, généreux, c'est quelque chose que l'on attend.
Comment reste-t-on investi après des drames de cette nature ?
Nous sommes engagés pour le bien commun au service des autres. C'est une action très engagée que nous menons pour porter assistance aux gens les plus nécessiteux, dans les régions les plus éloignées. On a besoin de mots chaleureux, de mots de reconnaissance parce que ces jeunes ce sont des jeunes qui sont bien formés, qui ont fait des études brillantes et qui décident de s'engager pour autrui, pour d'autres personnes, pour d'autres nationalités. C'est un cœur généreux. C'est un engagement très fort. Il faut vraiment les reconnaître en tant que très belles personnes.
L'attaque de dimanche va-t-elle modifier la manière d'agir sur le terrain d'Acted ?
Nous sommes devenus des cibles depuis plusieurs années alors que nous travaillons sur le terrain au profit des plus démunis. En effet, il y a des risques, évidemment. Mais par rapport à ces risques, nous faisons tout pour que les mesures de sécurité soient les plus adaptées possible.
Nous n'avons pas d'armes dans nos voitures. Nous ne sommes pas armés et nous ne le serons pas. Nous n'aurons jamais d'armes dans nos voitures. Nous sommes des humanitaires. Nous venons avec notre cœur et nos mains aider les populations.
Frédéric de Saint-Sernin, directeur général délégué de l'ONG Actedà franceinfo
On se forme, on forme tous nos staffs. Il faut en effet nous adapter à ce qu'il se passe. Mais si nous sommes nous dans ces pays, dans ces territoires, dans ces zones pour les plus démunis, nous sommes les seuls à y être. Il faut nous défendre, nous protéger. Il faut nous soutenir. Il ne faut pas polémiquer. Il n'est pas question de quitter le Niger. Il n'est pas question non plus de quitter le Sahel.
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