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Mauritanie : six candidats Ă  l’élection prĂ©sidentielle du 22 juin 2019

Le Conseil constitutionnel mauritanien a adoptĂ© la liste dĂ©finitive des candidats dans la course Ă  la prĂ©sidence, dont celui du parti au pouvoir, Mohamed Ould Cheikh Mohamed Ahmed, compagnon de toujours du prĂ©sident sortant. Une nouveautĂ©, les militaires pourront dĂ©sormais voter le mĂȘme jour que les civils.

Article rédigé par franceinfo Afrique avec AFP
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Des supporters arrivent pour le meeting de campagne de Sidi Mohamed Ould Boubacar, ancien Premier ministre et candidat à l'élection présidentielle du 22 juin 2019, soutenu par le parti islamiste d'opposition Tewassoul, au stade Mellah de Nouakchott le 30 mars 2019. (CARMEN ABD ALI / AFP)

Le scrutin du 22 juin devrait marquer la premiÚre passation de pouvoirs entre un président sortant et son successeur élu, dans ce pays désertique d'Afrique de l'Ouest, qui a connu de nombreux putschs de 1978 à 2008.

Ancien général arrivé au pouvoir par un coup d'Etat en 2008, élu en 2009, puis réélu en 2014, Mohamed Ould Abdel Aziz ne peut en effet plus se représenter au terme de son second mandat qui s'achÚve en août.

Les six candidats retenus

Le Conseil constitutionnel "n'a reçu aucun recours contre la liste provisoire" de six candidats qu'il avait publiée le 9 mai et a donc décidé le 12 de les "retenir", a déclaré à l'AFP une source proche de cette instance.

Militaire de carriĂšre entrĂ© dans l'armĂ©e en 1978, le candidat du pouvoir est un trĂšs proche de Mohamed Ould Abdel Aziz, avec lequel il a participĂ© Ă  deux coups d’Etats, en 2005 et 2008, date Ă  laquelle il est devenu chef d'Ă©tat-major, avant un passage au gouvernement comme ministre de la DĂ©fense de novembre Ă  mars 2018.

Face à lui se présente notamment l'ancien chef de gouvernement de transition (2005-2007), Sidi Mohamed Ould Boubacar, soutenu par une coalition comprenant le parti islamiste Tewassoul, principale force d'opposition, et des petites formations dissoutes faute de résultats électoraux suffisants, issues de la majorité.

Arrivé en deuxiÚme position, avec seulement quelque 9% des voix, lors de la présidentielle de 2014, boycottée par les principaux partis d'opposition, le militant antiesclavagiste Biram Ould Dah Ould Abeid est de nouveau candidat.

La liste comprend également Mohamed Ould Mouloud, chef du parti de l'Union des forces du progrÚs (UFP, gauche). Il est soutenu par l'opposition historique incarnée par Ahmed Ould Daddah, président du Rassemblement des forces démocratiques (RFD), atteint par la limite d'ùge (75 ans).

Le Conseil constitutionnel a également validé les candidatures de Baba Hamidou Kane, candidat malheureux à la présidentielle de 2009 (moins de 2%) et journaliste, ainsi que celle d'un nouveau venu, Mohamed Lemine El-Mourteji El-Wavi, expert financier et haut fonctionnaire au Trésor mauritanien.

Une fleur faite Ă  l'opposition

A moins d’un mois de l’ouverture de la campagne prĂ©sidentielle, le gouvernement a approuvĂ© le 9 mai un projet de loi amendant la loi Ă©lectorale relative au vote des forces armĂ©es et de sĂ©curitĂ©, selon RFI.

Ces derniĂšres, qui votaient depuis 1992 un jour avant les civils, pourront dĂ©sormais voter le mĂȘme jour. Un geste du gouvernement en direction de l’opposition mauritanienne qui dĂ©nonce depuis longtemps cette sĂ©paration dans l’accomplissement du devoir Ă©lectoral.

Selon RFI, Ahmedou Abdallah, le ministre mauritanien de l’IntĂ©rieur y voit mĂȘme quelques avantages. "L’organisation du scrutin en un seul jour aura des incidences positives. En mĂȘme temps, nous devons prendre les dispositions nĂ©cessaires pour sĂ©curiser les opĂ©rations de vote", a-t-il dĂ©clarĂ©.

Mais des divergences subsistent sur la Commission Ă©lectorale nationale indĂ©pendante (CĂ©ni). L'opposition, qui accuse l'actuelle CĂ©ni d'ĂȘtre totalement favorable au candidat du pouvoir, a obtenu du gouvernement son accord de principe pour remplacer trois de ses membres par des reprĂ©sentants de l'opposition mais l'opĂ©ration reste encore en discussion.

La campagne électorale se déroulera du 7 au 20 juin. En cas de second tour, celui-ci se tiendra le 6 juillet.

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