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Séisme au Maroc : "Environ 300 000 personnes dorment dans la rue", selon la présidente d'Unicef France

Parmi ces Marocains sans toit, ont compte 100 000 enfants, dont beaucoup ignorent où sont leurs parents ou sont d'ores et déjà devenus orphelins.
Article rédigé par franceinfo
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Les habitants de Marrakech se sont réfugiés dans la rue, dans la nuit du 8 au 9 septembre 2023, pour se protéger d'éventuels effondrements provoqués par un séisme d'une rare puissance au Maroc. Depuis, beaucoup dorment encore à même le sol. (FADEL SENNA / AFP)

"C'est une course contre la montre, et même contre la mort". C'est ainsi que la présidente d'Unicef France qualifie ce lundi soir sur franceinfo l'immense défi qui attend le Maroc après le séisme de magnitude 7 qui a frappé le pays dans la nuit de vendredi 8 à samedi 9 septembre 2023.

"Environ 300 000 personnes sont sans maison et dorment dans la rue, sous des couvertures, dont 100 000 enfants", évalue Adeline Hazan, qui en appelle à la solidarité. L'association, présente sur place, propose des produits de première nécessité aux victimes et permet aux enfants de continuer leur scolarité. 

>> Séisme au Maroc : le dernier bilan officiel fait état de 2 862 morts et plus de 2 500 blessés

franceinfo : Vos équipes sont sur place au Maroc, quelles informations vous transmettent-elles ?

Adeline Hazan, présidente d'Unicef France : C'est un chaos total. On entend beaucoup les chiffres terribles du nombre de morts et de blessés. Mais je veux évoquer un chiffre peut-être encore plus frappant : il y a actuellement environ 300 000 personnes qui sont touchées, c'est-à-dire qui n'ont plus de maison, qui dorment dans la rue. Et parmi ces personnes, il y a environ 100 000 enfants puisqu’il y a un tiers d’enfants au Maroc. 100 000 enfants se retrouvent aujourd'hui sans maison, sans école, sans hôpital. C’est une course contre la montre, et même contre la mort qui est lancée.

Quelle est la priorité pour ces enfants ?

Il y a d’abord un traumatisme psychologique à gérer. Les équipes de l'Unicef sont là en soutien, pour tenter de réconforter les enfants. Il y a beaucoup d'enfants orphelins. Il y a aussi beaucoup d'enfants déplacés et qui ne savent pas où sont leurs parents. Des troubles psychologiques terribles vont perdurer. L’eau est aussi une priorité. Il y a un vrai risque de décès. Les enfants, beaucoup plus fragiles que les adultes, risquent de se déshydrater ou d’attraper des maladies graves.

Dans ce contexte, quelles sont les actions que vous menez sur place ?

Unicef France est présent au Maroc depuis 1957. Nous avons 40 personnes en permanence sur place. Les équipes peuvent coordonner des opérations pour acheminer de l'eau potable, des produits alimentaires ou permettre aux enfants de continuer leur scolarité. C’est très important de retrouver l’école dans ces situations de crise humanitaire. En Ukraine par exemple, l’Unicef a permis à des enfants de continuer leur scolarité de façon informelle, dans les sous-sols du métro, avec des jeux ou des livres, pour leur redonner un semblant de vie d’enfant et ne pas perdre l’innocence de l’enfance. Les dons sont donc essentiels pour nos actions. Avec 80 euros, par exemple, nous pouvons acheter 20 000 comprimés de purification d’eau pour transformer l'eau sale en eau potable. Avec 120 euros, on peut acheter un kit d’urgence, comprenant une couverture et des produits d’hygiène. Tout ça va permettre à ces enfants de survivre. Il faut que cette solidarité continue. Vous pouvez faire un don en ligne sur unicef.fr.

>> Séisme au Maroc : pourquoi le pays refuse l'aide de la France 

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