Maroc : manifestation à Casablanca contre les inégalités sociales
La mobilisation a été lancée par un nouveau collectif regroupant des partis politiques et des organisations de la société civile.
Des milliers de personnes ont défilé le 23 février 2020 dans les rues de Casablanca, la capitale économique du Maroc, pour protester contre la situation socio-économique du pays. Les manifestants ont notamment dénoncé la baisse du pouvoir d’achat et la dégradation des droits humains.
Justice sociale et liberté
La manifestation a été organisée par le Front social marocain (FSM), un nouveau collectif regroupant des partis de gauche, des organisations syndicales, des associations. Leur mobilisation fait écho à la contestation qui a secoué le nord du pays en 2016 et 2017. Quatre après, les revendications sont les mêmes : plus de justice sociale et de liberté.
Un nouveau "hirak" ?
Il est difficile pour l’instant de mesurer la portée et l’influence de cette contestation qui intervient près de quatre ans après le "hirak" ("mouvement" en arabe) qui avait pris naissance dans le Rif (nord du Maroc), un mouvement désormais éteint après une vague d’arrestations et de lourdes peines judicaires. Condamné à 20 ans de prison pour "atteinte à la sûreté de l’Etat", le chef de ce mouvement, Nasser Zefzafi, reste une référence pour les protestataires. Son nom a retenti plusieurs fois lors de la manifestation à Casablanca où la foule scandait "Nous sommes tous Zefzafi !".
"Vive le peuple"
Les manifestants, qui ont protesté contre le chômage et les défaillances des services publics, ont réclamé haut et fort la libération de tous les prisonniers politiques. La foule a repris une chanson de rap très populaire Aach al chaab (Vive le peuple) qui se réfère aussi aux manifestations du Rif. Ce titre contestataire, qui dénonce l’injustice et les inégalités sociales, cumule plus de 23 millions de vues sur YouTube depuis sa sortie fin octobre 2019. L’un des trois auteurs a depuis été condamné pour "insulte à la police".
Le roi du Maroc, Mohammed VI, a promis il y a plusieurs mois un "nouveau système de développement" pour répondre aux besoins de la société et réduire les inégalités. Mais ce modèle tant attendu tarde à voir le jour.
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