Maroc : les femmes espèrent en finir avec "les discriminations et les violences" avec la réforme du Code de la famille

Les militantes féministes espèrent obtenir l'égalité dans l'héritage, dans la tutelle des enfants et l'interdiction totale du mariage des mineures.
Article rédigé par franceinfo avec AFP
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Une manifestation pour la Journée internationale des droits des femmes, le 1er novembre 2023, à Rabat (Maroc). (MILLA MORISSON / HANS LUCAS / AFP)

Une évolution attendue. Les défenseurs des droits des femmes au Maroc placent leurs espoirs dans la nouvelle réforme du Code de la famille pour surmonter "les injustices et discriminations" du texte, 20 ans après sa refonte jugée progressiste mais insuffisante. Le royaume a adopté en 2004 un code de la famille accordant davantage de droits aux femmes, en plaçant la famille sous la responsabilité des deux époux ou en imposant des restrictions à la répudiation, aux mariages des mineures et à la polygamie.

Parmi les revendications phares actuelles figurent l'égalité dans l'héritage, dans la tutelle des enfants (y compris en cas de divorce), ainsi que l'interdiction totale du mariage des mineures. Les islamistes, eux, continuent de faire barrage à ces appels en invoquant des interprétations rigoristes de l'islam, religion d'Etat au Maroc.

"Dépasser les défaillances" 

Malgré ces résistances, le lancement de consultations pour l'amendement du Code de la famille (appelé "Moudawana") représente une opportunité de rectifier "l'injustice juridique, les discriminations et les violences à l'égard des femmes dans le texte ou dans son application", selon Samira Muheya, présidente de la Fédération des ligues des droits des femmes (FLDF).

La nouvelle reforme a été initiée par le roi. Mohammed VI a appelé, l'année dernière dans un discours, à "dépasser les défaillances et les aspects négatifs révélés par l'expérience menée sur le terrain". Un comité, formé fin septembre et composé du ministre de la Justice et de responsables des institutions judiciaires et religieuses, est chargé de mener les consultations et préparer un projet de réforme dans un délai de six mois. Fin novembre, le comité avait reçu des propositions de plus d'un millier d'associations, mais aussi de partis politiques et d'institutions officielles.

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