Maroc : l'automobile se confirme comme acteur majeur de l'économie
La zone industrielle de Kenitra autour du constructeur PSA va être étendue. Dans le même temps le Maroc va accueillir le premier centre d'essais automobiles du continent.
L'automobile a décidément le vent en poupe au Maroc. Coup sur coup deux annonces viennent confirmer le rôle majeur du pays dans ce secteur d'activité. D'une part la création d'un centre d'essais automobiles dans le centre du pays, et aussi l'extension à Kenitra du complexe PSA sur 96 hectares supplémentaires.
Le centre d'essais automobiles qui verra le jour en 2021 à Oued Zem (150 km au sud-est de Casablanca), est tout simplement le premier implanté sur le continent africain. Un centre d'essai est un outil indispensable à la conception de nouveaux véhicules, mais aussi à l'adaptation de véhicules à des contraintes régionales.
Le projet est notamment porté par le groupe français UTAC, spécialisé dans la validation de la conformité des véhicules aux normes, et l'Allemand FEV. Deux acteurs majeurs du secteur automobile qui ne font pas mystère quant à leur choix.
La politique menée par le Maroc pour faire du pays un acteur majeur de l'industrie automobile a attiré plusieurs constructeurs (Renault, PSA) et leurs sous-traitants, qui sont autant de clients potentiels. "Du fait de coûts salariaux locaux favorables, UTAC CERAM sera en mesure de bénéficier d’une meilleure compétitivité sur certains types de prestations", précise le communiqué.
La seconde information confirme que le développement de la filière automobile au Maroc se poursuit. 96 hectares supplémentaires vont en effet être aménagés à Kenitra pour accueillir de nouveaux sous-traitants du constructeur PSA.
Selon le terme convenu d "écosystème", à savoir toute l'activité autour d'un acteur majeur, en l'occurrence le constructeur automobile français, la zone compte actuellement 46 entreprises. Elle emploie plus de 5800 salariés dont 3500 ingénieurs dans 46 entreprises. Le complexe PSA a réalisé un chiffre d'affaire de 850 millions d'euros en 2019.
Sur le plan national, 700 000 véhicules sont sortis des usines marocaines en 2019, dépassant l'objectif prévu de 600 000 pour 2020. L'automobile est devenue le premier secteur exportateur du pays, en assurant le tiers des exportations pour une valeur de 7 milliards d'euros. La filière emploie désormais 180 000 salariés.
Pour autant des menaces existent. Liée exclusivement à la France, la filière n'est pas à l'abri d'une relocalisation dans l'hexagone de la construction de certains véhicules, dans un contexte de lutte contre la désindustrialisation.
D'autre part, la consommation intérieure ne suit pas. Seulement 110 000 véhicules ont été immatriculés au Maroc depuis le début de l'année. Une baisse de 22% imputée à l'épidémie de coronavirus. Le pays est toujours bloqué dans une logique exportatrice qui le rend vulnérable à la concurrence internationale et de ses choix qu'il ne maîtrise pas.
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