Cet article date de plus de sept ans.
Libye: l’initiative Macron fait grincer des dents l’Union Africaine et l’Algérie
La rencontre entre les frères ennemis libyens, organisée par Emmanuel Macron à la Celle Saint Cloud le 25 juillet 2017 n’a pas fait que des heureux. Après l’Italie qui a vécu l’initiative du président français comme du mépris, le président Sassou Nguesso, en charge du dossier libyen à l’Union Africaine, n’a pas apprécié d’en être écarté et Alger aurait vécu le sommet comme un camouflet.
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«Pour nous, la solution de la crise libyenne ne passe pas par Denis Sassou Nguesso». Ces propos tenus dans l’entourage d’Emmanuel Macron, rapportés par Jeune Afrique et relayés par le site marocain Tel Quel sont, pour ce dernier, une preuve que le président français ne mise guère sur l’Union Africaine (UA) pour faire avancer le dossier libyen.
«Nous avon appris ce qui se tramait par divers canaux diplomatiques»
Une petite phrase qui explique sans doute pourquoi, une semaine après la rencontre à la Celle Saint Cloud, du chef du gouvernement libyen installé à Tripoli, Fayez Sarraj, et de l’homme fort de l’Est du pays, le maréchal Khalifa Haftar à l'initiative du président Macron, le mécontentement du président congolais se fait entendre.
Sous le titre «la France écarte (encore) l’Union Africaine du dossier libyen», Tel Quel souligne que Denis Sassou Nguesso, président également du comité de haut niveau de l’UA sur la Libye, n’a pas été convié à cette rencontre. «Une absence qui en dit long sur la confiance accordée par l’Hexagone» à l’organisation panafricaine dans la recherche d’une solution au conflit qui secoue la Libye depuis 2011.
«Le président Sassou n’a pas été informé par le président Macron, mais nous avons appris ce qui se tramait par divers canaux diplomatiques», aurait même déploré un dignitaire du Congo-Brazaville.
Pourtant, deux jours avant la rencontre, l’ambassadeur de France au Congo, Bertrand Cochery, avait été reçu par Sassou Nguesso pour l’informer des attentes de l’initiative française. Et le jour même, le guinéen Alpha Condé, président en exercice de l’UA, était prévenu par le ministre français des affaires étrangères, Jean-Yves Le Drian, en personne.
Macron ne va pas tout régler d'un coup de baguette magique
Le président congolais a-t-il voulu faire parvenir un message pour dire qu’il se sentait humilié d’avoir été écarté de la rencontre ? Le fait est que son entourage a fourni une réponse sous forme d’interrogation. «Peut-être voulaient-ils garder le secret sur ce rendez-vous pour ne pas prendre le risque qu’il échoue», a commenté une personnalité congolaise citée par Jeune Afrique.
«Cet accord est une étape positive, a-t-elle-même ajouté, mais il ne va pas tout régler d’un coup de baguette magique. Les chefs de tribus n’étaient pas présents, et la ville de Misrata échappe à tout contrôle», a-t-elle conclu.
Pour Tel Quel en tous cas, ce n'est pas la première fois que l'UA est écartée par la France sur le dossier libyen. En 2014, Jean Ping l'ex-président de la Commission de l'UA avait déclaré au journal français l'Humanité que «les pays occidentaux n’ont pas laissé l’Union africaine “entrer” dans cette histoire libyenne».
L'échec patent d'Alger sur le dossier libyen
L'initiative française sur la Libye ne fait pas grincer que les dents de Sassou Nguesso. Selon le site le 360 afrique.com, «que Haftar et Sarraj fument le calumet de la paix à Paris», voilà qui constitue «un camouflet» pour Alger. Pour ce Média digital marocain, comme il se définit lui-même, l’Algérie a cherché durant de longs mois à jouer l’artisan de la paix en Libye, mais en vain.
En raison de la proximité «avérée» d’Alger avec Fayez Sarraj, qui entretenait la méfiance du maréchal Haftar, explique le site, attribuant à Smaïl Chergui l’échec de la diplomatie algérienne sur ce dossier.
Réélu le 31 janvier 2017, de justesse et au terme d’un second tour de scrutin, à la tête du Conseil de paix et de sécurité de l’UA, le diplomate algérien jouait en solo pour organiser une hypothétique rencontre entre les frères ennemis libyens.
«C’est parce qu’il a lamentablement échoué que les chefs d’Etat ont mis en place le Haut comité sur la Libye confié à Denis Sassou Nguesso», estime le site marocain, estimant qu’Alger n’avait pas digéré que ce soit l’accord de Skhirat, dans la banlieue de Rabat, qui ait réussi à mettre sur pied un gouvernement en Libye.
Reconnaissant une certaine habileté au président français dans ce dossier, la publication conclut non sans pessimisme : «Visiblement son réalisme devrait donner des résultats, sauf que cette nouvelle mise à l’écart d’Alger, après le G5 Sahel, risque d’envenimer les choses entre Macron et le gouvernement algérien».
«Nous avon appris ce qui se tramait par divers canaux diplomatiques»
Une petite phrase qui explique sans doute pourquoi, une semaine après la rencontre à la Celle Saint Cloud, du chef du gouvernement libyen installé à Tripoli, Fayez Sarraj, et de l’homme fort de l’Est du pays, le maréchal Khalifa Haftar à l'initiative du président Macron, le mécontentement du président congolais se fait entendre.
Sous le titre «la France écarte (encore) l’Union Africaine du dossier libyen», Tel Quel souligne que Denis Sassou Nguesso, président également du comité de haut niveau de l’UA sur la Libye, n’a pas été convié à cette rencontre. «Une absence qui en dit long sur la confiance accordée par l’Hexagone» à l’organisation panafricaine dans la recherche d’une solution au conflit qui secoue la Libye depuis 2011.
«Le président Sassou n’a pas été informé par le président Macron, mais nous avons appris ce qui se tramait par divers canaux diplomatiques», aurait même déploré un dignitaire du Congo-Brazaville.
Pourtant, deux jours avant la rencontre, l’ambassadeur de France au Congo, Bertrand Cochery, avait été reçu par Sassou Nguesso pour l’informer des attentes de l’initiative française. Et le jour même, le guinéen Alpha Condé, président en exercice de l’UA, était prévenu par le ministre français des affaires étrangères, Jean-Yves Le Drian, en personne.
Macron ne va pas tout régler d'un coup de baguette magique
Le président congolais a-t-il voulu faire parvenir un message pour dire qu’il se sentait humilié d’avoir été écarté de la rencontre ? Le fait est que son entourage a fourni une réponse sous forme d’interrogation. «Peut-être voulaient-ils garder le secret sur ce rendez-vous pour ne pas prendre le risque qu’il échoue», a commenté une personnalité congolaise citée par Jeune Afrique.
«Cet accord est une étape positive, a-t-elle-même ajouté, mais il ne va pas tout régler d’un coup de baguette magique. Les chefs de tribus n’étaient pas présents, et la ville de Misrata échappe à tout contrôle», a-t-elle conclu.
Pour Tel Quel en tous cas, ce n'est pas la première fois que l'UA est écartée par la France sur le dossier libyen. En 2014, Jean Ping l'ex-président de la Commission de l'UA avait déclaré au journal français l'Humanité que «les pays occidentaux n’ont pas laissé l’Union africaine “entrer” dans cette histoire libyenne».
L'échec patent d'Alger sur le dossier libyen
L'initiative française sur la Libye ne fait pas grincer que les dents de Sassou Nguesso. Selon le site le 360 afrique.com, «que Haftar et Sarraj fument le calumet de la paix à Paris», voilà qui constitue «un camouflet» pour Alger. Pour ce Média digital marocain, comme il se définit lui-même, l’Algérie a cherché durant de longs mois à jouer l’artisan de la paix en Libye, mais en vain.
En raison de la proximité «avérée» d’Alger avec Fayez Sarraj, qui entretenait la méfiance du maréchal Haftar, explique le site, attribuant à Smaïl Chergui l’échec de la diplomatie algérienne sur ce dossier.
Réélu le 31 janvier 2017, de justesse et au terme d’un second tour de scrutin, à la tête du Conseil de paix et de sécurité de l’UA, le diplomate algérien jouait en solo pour organiser une hypothétique rencontre entre les frères ennemis libyens.
«C’est parce qu’il a lamentablement échoué que les chefs d’Etat ont mis en place le Haut comité sur la Libye confié à Denis Sassou Nguesso», estime le site marocain, estimant qu’Alger n’avait pas digéré que ce soit l’accord de Skhirat, dans la banlieue de Rabat, qui ait réussi à mettre sur pied un gouvernement en Libye.
Reconnaissant une certaine habileté au président français dans ce dossier, la publication conclut non sans pessimisme : «Visiblement son réalisme devrait donner des résultats, sauf que cette nouvelle mise à l’écart d’Alger, après le G5 Sahel, risque d’envenimer les choses entre Macron et le gouvernement algérien».
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