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Le Maroc veut combattre les violences faites aux femmes

Un projet de loi, très attendu au Maroc, doit permettre de renforcer la lutte contre les violences faites aux femmes. Mais le gouvernement islamiste est contraint de revoir sa copie suite à de nombreuses critiques des associations féministes.
Article rédigé par Valerie Kowal
France Télévisions
Publié Mis à jour
Temps de lecture : 2min
Manifestation contre la violence à l'égard des femmes devant le parlement marocain. Rabat, le 24 novembre 2013. (AFP/Jalal Morchidi)

Ce projet de loi est une initiative visant à associer les hommes et les jeunes aux efforts de lutte contre la violence. Un pas important dans un pays islamiste.

Selon Bassima Hakkaoui, la ministre de la Solidarité, de la Femme et de la Famille, le gouvernement souhaite institutionnaliser la question de l'égalité homme/femme à travers le plan «Ikram» pour l'égalité. Selon elle, l'égalité doit être garantie dans tous les domaines. Elle déplore les clichés, stéréotypes, et la marginalisation dont sont victimes les femmes.

L'objectif est aussi d'éliminer toutes les formes de violence à l'égard de la femme salariée afin d'assurer son autonomie financière. 62,8% des Marocaines, soit 6 millions d'entre elles, ont été victimes de violence en 2010.

Le cas de Zara, qui vit avec ses enfants dans la rue depuis huit ans, est loin d'être isolé. Elle a été mise à la porte par un homme qui la battait régulièrement. «J'ai élevé mes enfants dans la rue, la première fois que j'en suis arrivée là, j'étais enceinte de 4 mois.»

Le projet de loi, en cours de rédaction, pourrait inclure des peines de prison pouvant aller jusqu'à 25 ans. Insatisfaisant, pour les associations féministes, car cette loi ne protégerait qu'une partie des victimes. Pour Sara Soujar, militante pour les droits de la femme, «le projet de loi est écrit pour définir la violence à l'encontre des femmes mariées. Mais cela laisse de côté de nombreuses victimes comme les mères célibataires ou les employées de maison.»

Le sujet touche largement l'opinion publique marocaine. Lors de la manifestation à Rabat contre les violences en novembre 2013, Abdouqani Abdekabir, témoigne avec émotion : «Ma fille a épousé un policier qui la battait. Quand il a découvert qu'elle allait le quitter, il l'a tuée. Il a commis un crime et aujourd'hui, il travaille toujours comme si de rien n'était.»

Un quart des Marocaines sont victimes de violences sexuelles. Un chiffre qui atteint 40% pour les 15/24ans.

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