Coronavirus : le Maroc annule les congés des médecins et infirmiers
Le ministre marocain de la santé a annoncé, le 3 août 2020, l'annulation de tous les congés pour le personnel de santé. Un délai de 48h est octroyé à ceux actuellement en congé pour regagner leurs postes.
Pour faire face à la montée inquiétante des cas de contaminations, le ministre marocain de la santé, Khalid Aït Taleb, a décidé le 3 juillet 2020 d’annuler les congés des médecins et infirmiers, annonce le site marocain Média24.
Le personnel de santé, épuisé par 5 mois d’épidémie, va devoir reporter ses vacances à la demande du gouvernement. Médecins et infirmières déjà partis en congés seront également rappelés à leurs postes "pour que toutes les compétences soient disponibles pour aider à contenir la propagation du Covid-19".
Ces décisions s’appliquent pour commencer la région de Casablanca-Settat, rapporte Média24, qui souligne que les régions de Tanger-Tétouan-Al Hoceima et Fès-Meknès, pourraient être rapidement concernées, puisqu’elles font face à "la plus forte flambée de Covid-19 depuis le 2 mars".
Flambée des contaminations
Ces mesures radicales se justifieraient par une explosion des contaminations, dont le nombre représente presque 100% des capacités d’accueil des hôpitaux notamment dans les villes de Tanger, Fès, Casablanca et Marrakech, rapporte Alyaoum24.
Les autorités marocaines redoutent également une recrudescence des cas de contamination au Covid-19 au lendemain de la fête de l’Aïd Al-Adha. Les citoyens qui se sont rendus dans d’autres villes du pays, avant l’interdiction des déplacements, pour célébrer la fête religieuse en famille sont rentrés chez eux. 2798 personnes ont été testées positives durant les 3 jours des fêtes de l’Aïd.
Besoin de vacances
Le personnel de santé du royaume avait pourtant bien besoin de vacances. Depuis 5 mois, il fait preuve d’un travail acharné dans le dévouement et la discrétion, souvent loin de leur famille, pour éviter les risques de contamination.
Une partie du personnel médical dénonce l'annulation des congés et demande, comme l'a souligné le syndicat indépendant des médecins du secteur public, "des indemnités pour compenser les dommages financiers et psychologiques découlant de ces décisions improvisées". Des manifestations symboliques étaient organisées mardi 4 août sur les lieux du travail.
Désengorger l’hôpital
Face au risque de congestion des hôpitaux du pays, les autorités ont par ailleurs décidé de maintenir à leur domicile tous les cas asymptomatiques (qui ne présentent aucun symptôme de la maladie), s’ils sont peu âgés et ne souffrent pas de maladies chroniques. A la condition également que le domicile de ces personnes leur permette de s’isoler des autres membres de leur famille précisent les autorités sanitaires.
Le chef du gouvernement, Saâdeddine Elotmani, a affirmé "qu’il prendrait toutes les décisions nécessaires pour protéger la santé de la patrie et des citoyens en fonction de données scientifiques précises.", soulignant qu'il assumera sa responsabilité.
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