Manifestations en série en Côte d’Ivoire
Le processus électoral est actuellement bloqué en Côte d’Ivoire suite à un désaccord sur l'enregistrement de certains électeurs.
Pour tenter de trouver une issue à la crise qui secoue le pays, un médiateur, le président burkinabè Blaise Compaoré, se rend aujourd’hui en Côte d'Ivoire. Il doit y rencontrer l'exécutif et l'opposition “dans le cadre des discussions de sortie de crise”.
Cette visite survient alors qu'une rencontre hier à Ouagadougou du chef de l'Etat burkinabè avec les deux chefs de l'opposition ivoirienne, l'ancien président Henri Konan Bédié et l'ex-Premier ministre Alassane Ouattara, n'a pas permis de débloquer la situation politique actuelle.
_ La formation du nouveau cabinet du Premier ministre reconduit, Guillaume Soro, chef de l'ex-rébellion des Forces nouvelles (FN), a été bloquée par l'opposition.
Cette dernière a réitéré hier son exigence d'“un rétablissement immédiat” de la Commission électorale indépendante (CEI), accusée par le camp Gbagbo de “fraude”, avant toute discussion sur le gouvernement.
Climat politique très tendu
Depuis la double dissolution, des manifestations d'opposants ont eu lieu ces derniers jours dans tout le pays.
Quinze personnes sont mortes vendredi à Gagnoa (centre-ouest) à la suite de la répression d'une protestation par les forces de l'ordre.
Samedi, des milliers de personnes ont manifesté à Bouaké, dans le centre de la Côte d'Ivoire.
Des voitures ont été incendiées et des magasins pillés.
Le médiateur a souhaité que “des ententes puissent être établies et que toutes les parties, surtout (celles qui sont) signataires de l'accord de Marcoussis, puissent être présentes dans ce gouvernement”.
L'accord de Ouagadougou endosse celui de Marcoussis qui avait abouti à la formation d'un gouvernement d'“union nationale” incluant l'opposition.
_ Les derniers développements ont renvoyé à une date indéfinie le scrutin présidentiel, censé permettre de clore la crise née du coup d'Etat manqué de 2002, qui a coupé le pays en deux : le Nord tenu par les rebelles des Forces nouvelles et le Sud conservé par les forces restées loyales au président Laurent Gbagbo.
Mikaël Roparz, avec agences
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