Manifestation monstre au Zimbabwe pour demander le départ de Mugabe : "Je pense que là il comprend le message !"
Des dizaines de milliers de Zimbabwéens sont descendus samedi dans les rues d'Harare, la capitale. Une manifestation dans une ambiance festive pour réclamer le départ du président Robert Mugabe.
Au Zimbabwe, le président Robert Mugabe doit rencontrer dimanche 19 novembre l'état-major de l'armée qui a pris le contrôle du pays mercredi. Au pouvoir depuis 1980, Robert Mugabe est désormais lâché à la fois par ses soutiens les plus fidèles - y compris ceux qui étaient à ses côtés lors de la guerre pour l'indépendance - et par la population.
Après une semaine de calme apparent à Harare, la capitale, la ville entière s’est soudain déversée dans les rues samedi. Des Zimbabwéens de tous les âges, tous les milieux sociaux et toutes les couleurs de peau, unis par le même espoir de voir Robert Mugabe quitter enfin le pouvoir. "Nous avons été opprimé pendant plus de 37 ans, mais maintenant nous sommes indépendants, maintenant c’est la démocratie !" scande un manifestant.
La parole libérée
Le moment est unique, historique pour ceux qui ont eu peur pendant si longtemps de critiquer le chef de l’Etat, même à voix basse. "Nous n’avons jamais eu l’occasion de nous exprimer et maintenant notre voix doit être entendue. Je pense que là, il (Robert Mugabe) comprend le message ! Nous faisons déjà la fête parce que c’est la première fois que quelque chose comme ça se passe en quatre décennies", témoigne un autre homme dans la foule. Une femme explique à son tour que la population a "attendu ce changement pendant longtemps" et affirme qu'elle soutient l'armée.
Nous voulons montrer que nous sommes derrière notre armée à 100 %. Ils ne font pas ça de manière unilatérale, nous avons parlé pour dire que ça nous convient.
Une manifestante pour le départ de Mugabeà RFI, pour franceinfo
La chute n’a jamais été si proche pour Robert Mugabe, qui doit à nouveau rencontrer l’armée aujourd’hui, alors que son parti se réuni pour s’exprimer sur son sort, désormais presque scellé.
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