Un jihadiste jugé pour la destruction du patrimoine de l'humanité
Un jihadiste malien est jugé pour crimes de guerre depuis ce lundi 22 août devant la Cour pénale internationale. Pour la première fois à La Haye, il ne s'agit pas de juger des meurtres, mais la destruction de biens culturels classés par l'UNESCO.
Costume, cravate, fines lunettes, dans le box des accusés, Ahmad Al Faqi Al Mahdi affiche un tout nouveau visage. Il ne porte plus l'uniforme du jihadiste qu'il était. Jugé pour crimes de guerre, il a reconnu les faits qui lui sont reprochés et demandé pardon dès l'ouverture du procès ce lundi matin à La Haye. "Je demande pardon aux Maliens et je leur demande de me considérer comme un fils ayant perdu son chemin", a déclaré l'accusé.
Crimes revendiqués en 2012
Tombouctou en juillet 2012, Ahmad Al Faqi Al Mahdi dirige la brigade islamique des moeurs de la ville. Intellectuel touareg, ancien fonctionnaire de l'Éducation nationale du Mali, il supervise et participe à la destruction à coups de pioche de neuf mausolées classés au patrimoine mondial de l'UNESCO et d'une porte d'une mosquée datant du XIIe siècle. À l'époque, il n'hésite pas revendiquer son crime devant les caméras. Depuis, les trésors de Tombouctou ont été reconstruits à l'identique. En 2014, Ahmad Al Faqi Al Mahdi est capturé par les soldats français. Il risque, aujourd'hui, 9 à 11 ans de prison. Une peine négociée en échange d'informations.
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