Mali : l'Allemagne prête à augmenter son contingent dans la Mission de maintien de la paix des Nations unies
La pérennité de la Minusma ne semblait plus garantie après le retrait des forces françaises du Mali.
L'Allemagne se dit prête à augmenter son contingent militaire au Mali dans le cadre de la mission des Nations unies (Minusma), a annoncé le 11 mai 2022 Christiane Hoffmann, porte-parole du gouvernement. Elle s'exprimait à l'issue d'une réunion du conseil des ministres qui a entériné la prolongation du mandat du contingent allemand jusqu'au 31 mai 2023. Le Parlement allemand doit encore donner son feu vert à cette décision.
Mandat prolongé jusqu'en 2023
"Le nombre actuel de 1 100 soldats a été augmenté de 300" et porté à un plafond autorisé de 1 400, notamment pour compenser le départ des forces françaises, a précisé Christiane Hoffmann. Berlin avait posé quelques conditions, se disant prêt à poursuivre sa participation à la Minusma, forte de 14 000 soldats, "si l'ONU s'assurait que les lacunes créées par le retrait français soient comblées pour assurer la sécurité des soldats allemands", avait déclaré la ministre allemande de la Défense Christine Lambrecht, le 4 mai 2022.
Arrêt de la mission de formation
En revanche, Berlin s’est retiré de la Mission européenne de formation des soldats maliens (EUTM) à laquelle participaient 328 soldats allemands. La mission de l'Union européenne a cessé en avril 2022 les entraînements de l'armée malienne et de la garde nationale, les conditions politiques n'étant plus remplies. Cette mission de formation va toutefois reprendre ailleurs au Sahel "en mettant l'accent sur le Niger", a précisé Christiane Hoffman.
La question de l'avenir de la Minusma s'est posée après l'annonce du retrait des forces françaises qui assuraient un appui aérien à cette force. Ces derniers mois, les relations diplomatiques entre Bamako et Paris se sont en effet fortement détériorées. Les ministres français des Affaires étrangères et des Armées, Jean-Yves Le Drian et Florence Parly, dénonçaient le caractère "inacceptable" d'un possible déploiement de mercenaires russes de Wagner au Mali, jugé "incompatible" avec la présence de milliers de soldats français.
Un mandat renforcé pour la Minusma
Plusieurs pays ont entrepris de réexaminer leur participation à la Minusma. Le Secrétaire général des Nations unies Antonio Guterres a déclaré que le Mali risquait de s'effondrer si l'ONU retirait ses Casques bleus, mais s'est prononcé pour un mandat plus robuste confié par le Conseil de sécurité à une force africaine.
L'avenir de la Minusma et le possible "renforcement de son mandat" doivent être discutés au Conseil de sécurité à New York en juin prochain.
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