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Journée de la femme 2013: les basketteuses reviennent Place de la Charia à Gao

C 'est la fin du jour Place de la Charia à Gao, dans le nord du Mali. Une vingtaine de jeunes s'entraînent sur le terrain de basket, enchaînant dribbles et passes, sous le regard attentif de leur entraîneur. Des garçons mais des filles aussi, en jogging satiné et débardeur échancré.
Article rédigé par Valerie Kowal
France Télévisions
Publié Mis à jour
Temps de lecture : 1min
Les filles rejouent au basket à Gao, au Mali. (AFP)

L' entraîneur, en survêtement et bonnet de laine, accueille ses «jeunes», cigarette à la main, sous le porche qui ouvre le terre-plein central. La plaque «Place de la Charia» n'a toujours pas été enlevée. Mais depuis fin janvier 2013 et le départ des islamistes qui ont occupé la ville pendant neuf mois avant l'arrivée des forces maliennes et françaises, la place a été rebaptisée Place de l'Indépendance.

Pendant l'occupation islamiste, des matches de basket avaient toujours lieu, mais sans cigarette et surtout sans les filles. Visage fermé, l'entraîneur raconte qu'un jour «un groupe de filles a été pris par les Mujao (Mouvement pour l'Unicité et le Jihad en Afrique de l'Ouest, groupe islamiste armé). Elles ont été frappées. Certaines ont abandonné et se sont cachées». Dès qu'ils sont partis, «on a recommencé comme avant, même si beaucoup de filles ont quitté la région». Aujourd'hui, les filles sont de retour sur le terrain, même si les meilleures ont fui vers le sud et ne sont pas revenues.

Awa, une jolie jeune fille de 15 ans a découvert le basket il y deux ans. «Sous le Mujao, on ne pouvait plus jouer ni aller à l'école. Alors je restais à la maison, faisais le ménage et la cuisine», confie-t-elle. Depuis un mois, Awa est sur le terrain tous les jours. «Je me dépêche de sortir de l'école», dit-elle en riant. La jeune fille se dit «heureuse» de pouvoir rejouer. Une joie de vivre retrouvée et partagée par toutes ses copines basketteuses.

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