Mali : ce que l'on sait de la mort des treize militaires dans une collision d'hélicoptères
L'accident est survenu lundi peu avant 20 heures dans le Liptako, dans la région de Ménaka, pendant une "opération de combat".
Treize militaires français de la force Barkhane sont morts, lundi 25 novembre, au Mali, lors d'une collision entre deux hélicoptères, a annoncé la présidence de la République, dans un communiqué diffusé mardi. Ils participaient à une attaque contre des jihadistes.
Franceinfo revient sur ce que l'on sait de l'accident.
Que s'est-il passé ?
L'accident est survenu dans le Liptako, dans la région de Ménaka, aux confins du Mali, du Niger et du Burkina Faso, dans le cadre d'une opération de Barkhane, qui mobilise 4 500 militaires au Sahel depuis 2013. Le général François Lecointre, chef d'état-major des Armées, a précisé que "des commandos parachutistes avaient observé, lundi vers 17h15, un groupe d'ennemis équipé d'un pick-up et de plusieurs motos".
"Ils sont entrés en contact par le feu avec cet ennemi (...) et ont fait appel à des moyens aériens", a-t-il ajouté. Deux hélicoptères Tigre et un Cougar sont arrivés rapidement sur zone.
"Pendant cette opération de reconnaissance de nuit, pour repérer le pick-up qui s'enfuyait vers le Nord, les commandos au sol ont entendu deux explosions. Ils ont pensé qu'elle était due à une collision en vol entre deux appareils. L'information est confirmée rapidement par le Tigre qui reste en vol", a ajouté le général.
"Ils sont intervenus dans des conditions opérationnelles très exigeantes" et, étant des engins militaires, n'étaient pas équipés de dispositifs anticollision, a précisé le général Leointre. L'accident a été fatal aux treize soldats qui étaient à bord des deux appareils.
Qui sont les victimes ?
L'accident d'hélicoptères a fait treize victimes. C'est l'un des plus lourds bilans humains essuyé par l'armée française depuis l'attentat du Drakkar, à Beyrouth (Liban), en 1983.
Parmi les victimes se trouvent les capitaines Nicolas Mégard, Benjamin Gireud et Clément Frisonroche, les lieutenants Alex Morisse et Pierre Bockel (fils de l'ancien ministre et actuel sénateur centriste français Jean-Marie Bockel), l'adjudant-chef Julien Carette, et le brigadier-chef Romain Salles de Saint-Paul, appartenant tous au 5e régiment d'hélicoptères de combat de Pau.
Le capitaine Romain Chomel de Jarnieu, le maréchal des logis-chef Alexandre Protin, les maréchaux des logis Antoine Serre et Valentin Duval, du 4e régiment de chasseurs de Gap (Hautes-Alpes), comptent aussi parmi les victimes, tout comme le maréchal des logis-chef Jérémy Leusie, du 93e régiment d'artillerie de montagne de Varces (Isère) et le sergent-chef Andreï Jouk, du 2e régiment étranger de génie de Saint-Christol (Vaucluse).
Cet accident porte à 38 le nombre de militaires français tués au Mali, depuis le début de l'intervention française, en 2013.
Existe-t-il des précédents ?
Le dernier accident mortel d'hélicoptères dans l'armée remonte à février 2018, lorsque deux appareils d'une école de l'armée de Terre s'étaient écrasés dans le Var, à une cinquantaine de kilomètres de Saint-Tropez. Cette collision en vol avait fait cinq morts.
Quelles sont les réactions ?
Le président français Emmanuel Macron a salué, "avec le plus grand respect, la mémoire de ces militaires de l'armée de terre, six officiers, six sous-officiers, et un caporal-chef, tombés en opération et morts pour la France, dans le dur combat contre le terrorisme au Sahel", précise le communiqué de l'Elysée. Le Premier ministre Edouard Philippe a pour sa part rendu hommage à "ces héros tombés pour leur pays", à qui "nous devons tous notre infinie gratitude".
Treize des nôtres sont morts dans leur mission contre les terroristes islamistes au Sahel. Je pense à leurs familles, à leurs proches, à leurs frères d'armes. À ces héros tombés pour leur pays, nous devons tous notre infinie gratitude.
— Edouard Philippe (@EPhilippePM) November 26, 2019
"Cette terrible nouvelle endeuille nos armées, la communauté de défense et la France toute entière", a réagi dans un communiqué la ministre des Armées, Florence Parly, précisant qu'"une enquête (a été) ouverte afin de déterminer les circonstances exactes de ce drame".
Le 5e régiment d'hélicoptères de combat de Pau, dont sept des treize militaires morts étaient issus, a de son côté changé sa photo sur Facebook avec un brassard noir.
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