Attaque contre l'armée dans le centre du Mali : au moins 24 personnes tuées, dont 12 civils
Cette nouvelle attaque, qui intervient quelques jours après la libération de quatre otages, dont la Française Sophie Pétronin, contre quelque 200 détenus réclamés par les groupes jihadistes, indique que cet échange n'a donc visiblement pas suscité d'accalmie sur le terrain.
Il s'agit de l'attaque la plus meurtrière au Mali depuis le putsch du 18 août. Douze civils, dont deux femmes et un enfant, et au moins autant de militaires maliens, ont été tués dans une double attaque mardi 13 octobre dans le centre du pays. Près de la frontière burkinabé, une position militaire à Sokoura, dans le cercle de Bankass, a d'abord "fait l'objet d'une attaque terroriste" dans la nuit de lundi à mardi, a annoncé l'armée malienne dans un communiqué. Le camp "a été attaqué par des terroristes infiltrés", a ensuite déclaré à l'AFP une source militaire dans le centre du pays.
Un renfort dépêché sur les lieux mardi matin a ensuite "été victime d'une attaque" combinant l'explosion d'un engin improvisé et une embuscade "au pont de Parou", selon un communiqué. Douze personnes à bord d'un bus en route pour la foire hebdomadaire de Bankass et qui "suivait le renfort de l'armée" ont également péri dans cette deuxième attaque, selon une source policière. "Douze civils ont été tués dont deux femmes et un bébé", a indiqué cette source.
"Tous ces bilans sont provisoires"
Cette attaque, sur la route entre Bandiagara et Bankass, a fait "12 morts parmi les forains, dont deux femmes et un enfant", a affirmé de son côté Oumar Guindo, un représentant des jeunes basé à Bandiagara. Du côté de l'armée, le bilan de l'attaque contre les renforts s'établit à "3 morts, 10 blessés" et des disparus. "Côté ennemi neuf terroristes ont été abattus", a affirmé l'armée, ajoutant que "l'aviation militaire malienne est arrivée sur la zone du pont et a détruit deux véhicules" des assaillants. "Tous ces bilans sont provisoires", a souligné l'armée, qui subit là ses plus lourdes pertes depuis le putsch qui a renversé le 18 août le président Ibrahim Boubacar Keïta.
Cette nouvelle attaque intervient quelques jours après la libération de quatre otages - un dirigeant de l'opposition, Soumaïla Cissé, la Française Sophie Pétronin et deux Italiens - contre quelque 200 détenus réclamés par les groupes jihadistes, un échange qui n'a donc visiblement pas suscité d'accalmie sur le terrain.
Le centre du Mali est pris dans un tourbillon de violences depuis l'apparition en 2015 dans cette région d'un groupe jihadiste mené par le prédicateur peul Amadou Koufa, qui a largement recruté au sein de sa communauté. Les affrontements communautaires se sont alors multipliés entre les Peuls, majoritairement éleveurs, et les ethnies bambara et dogon pratiquant essentiellement l'agriculture, qui ont créé des groupes d'autodéfense, en s'appuyant notamment sur les chasseurs traditionnels dozos.
Commentaires
Connectez-vous à votre compte franceinfo pour participer à la conversation.