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Consternation après l'assassinat de deux journalistes au Mali

Tristesse et colère après la mort de deux journalistes de RFI près de Kidal, au Mali, tués par les hommes armés qui les ont enlevés quelques heures plus tôt. Le président de la République François Hollande s'est dit "indigné" et la présidence malienne "renouvelle sa détermination à poursuivre la lutte". Les réactions politiques sont unanimes, même si l'opposition relève que la sécurisation de la zone sahélienne "reste un combat".
Article rédigé par Grégoire Lecalot
Radio France
Publié Mis à jour
Temps de lecture : 4min
Franceinfo (Franceinfo)

L'heure n'est pas à la polémique politique, après ce nouvel assassinat d'otages français. Les deux journalistes de RFI Ghislaine Dupont et Claude Verlon ont été tués au bout de quelques heures, peut-être même moins. Les hommes du commando armé qui les ont enlevés à Kidal, au nord du Mali, où la situation reste très instable, font figure de principaux suspects.

François Hollande et son homologue malien "déterminés"

Le président de la République, qui a pu s'entretenir au téléphone avec son homologue malien Ibrahim Boubakar Keita, s'est déclaré "indigné " par un "acte odieux ". Les deux pays ont réaffirmé leur volonté d'aller jusqu'au bout : "Les
meurtres odieux commis aujourd'hui à Kidal ne peuvent que renforcer la
détermination des deux Etats à poursuivre et à remporter ce combat
commun contre le terrorisme
", expose un communiqué de l'Elysée. Les ministres  concernés par cet affaire vont se réunir ce dimanche à l'Elysée.

La ministre de la Culture, Aurélie Filippetti, a dit sa "peine " et sa "révolte " face à une acte d'une lâcheté inqualifiable".

La compagne du chef de l'Etat, Valérie Trierweiler, elle même journaliste, a exprimé sur Twitter sa "tristesse " et le "choc ". "Pensée à tous leurs proches ", écrit-elle.

Relative unanimité politique

"Des familles, une rédaction, une profession et tout simplement nous tous, tristes et révoltés par l'exécution des 2 journalistes de RFI ", a twitté la porte-parole du PS, la sénatrice Laurence Rossignol. Le maire de Paris, Bertrand Delanoë, parle de "barbarie ". Le terrorisme menace "les valeurs fondamentales de l'homme ", écrit-il. "Ils ne faisaient là que leur métier ", ajoute le président de l'Assemblée nationale, Claude Bartolone.

L'opposition va dans le même sens, ainsi Nathalie Kosciusko-Morizet, la  candidate de l'UMP à Paris, fait-elle part de son émotion. C'est une "tragédie brutale " pour l'ancienne secrétaire d'Etat aux Droits de l'Homme, Rama Yade. "Hommage à ces grands journalistes tués. Pensées pour leurs proches, et pour ts leurs confrères qui risquent leur vie pour nous informer ", tweete Rachida Dati.

Jean-François Copé a exprimé "sa grande tristesse " et sa "compassion " aux proches. "Si l'opération Serval a permis d'entraver la menace immédiate de la chute de Bamako, cet évènement tragique confirme que la stabilisation de la zone sahélienne reste un combat ", souligne-t-il dans ce qui peut ressembler à une amorçe de position plus politique. 

L'ancien ministre de la Défense, Hervé Morin,
va un peu plus loin en reprochant à François Hollande d'avoir commis "l'erreur" de croire
qu'il allait éradiquer le terrorisme.

La rédaction de RFI sous le choc

Outre les réactions politiques, la rédaction de RFI, dont était issus Ghislaine Dupont et Claude Verlon, les journalistes de la radio sont "profondément tristes, indignées et en colère, et leurs pensées vont
aujourd'hui aux familles et aux proches de leurs collègues et amis
", ainsi qu'ils l'écrivent dans un communiqué.

Et ce sont toujours les journalistes français qui sont en deuil.

Dans un communiqué publié à la mi-journée ce dimanche, la Société des Journalistes de Radio France "rend hommage à deux
grands professionnels de la radio et présente avec une infinie tristesse
ses condoléances à leurs familles, à leurs proches, à leurs confrères. Le prix d'une information libre et indépendante ne se
paye pas en vies humaines. Ni en Syrie, ni au Mali, ni ailleurs. Les assassins de Ghislaine Dupont et Claude Verlon doivent
être  arrêtés et jugés pour cet acte barbare". 

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