"C’est vraiment la mauvaise nouvelle de l’année" : les réactions au Mali après l’annonce de la fin de l'opération Barkhane
Emmanuel Macron a annoncé jeudi la fin, sous sa forme actuelle, de l’opération Barkhane déployée au Sahel pour lutter contre le jihadisme. La décision qui intervient après le coup d’État militaire divise les Maliens, entre peur et satisfaction.
Le chef de l’État avait prévenu : les deux coups d’États successifs au Mali auraient des conséquences sur les actions menées par les troupes françaises sur le territoire. Jeudi, Emmanuel Macron a affirmé sa volonté de transformer en profondeur la présence de la France dans cette partie du Sahel et entend s’appuyer sur une force internationale. Un changement important, alors que Barkhane qui a succédé à l'opération Serval, est au Mali depuis huit ans.
À Bamako, vendredi 11 juin, la nouvelle divise les habitants entre peur et satisfaction. Pour certains, la fin de l'opération Barkhane telle qu’ils la connaissent est plus qu’une source d'inquiétude. C'est une peur qui se réinstalle, notamment pour les habitants du nord du pays qui ont dû fuir pour se réfugier dans la capitale malienne. Pour Mohamed, croisé à Bamako, "c'est vraiment la plus mauvaise nouvelle de l'année."
"Pour moi, Barkhane est capitale parce que nous avons été chassés du nord en 2012 et je sais que lorsque (l’opération) Serval est arrivée, c’est là que les gens du nord ont commencé à respirer."
Mohamed, habitant de Bamakofranceinfo
Certains habitants du centre du pays accueillent au contraire positivement la future évolution des militaires français. "Qu’ils partent, s’ils veulent s’en aller qu’ils s’en aillent. Avec eux, qu’est-ce qui a changé ? Ça a empiré en huit ans. Aujourd’hui, nous sommes au centre et on peut même pas bouger. Il a commencé à retirer, il a qu’à emmener la totalité même de Barkhane", lâche l’un d’entre eux.
Mais que Barkhane parte ou évolue, rien n'avancera au Mali tant que Paris et Bamako buteront sur la question au cœur de la discorde : celle de savoir si on doit discuter ou non avec les terroristes pour espérer ramener la paix.
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