Ban Ki-moon réservé sur un soutien de l'Onu aux forces au Mali
Par ailleurs, les Etats-Unis semblent traîner les pieds pour soutenir la France.
La France bien seule au Mali ? Ban Ki-moon a clairement exprimé ses réserves sur un soutien logistique de l'Onu aux opérations militaires contre les djihadistes au Mali mardi 22 janvier. Il juge qu'une telle initiative mettrait en danger le personnel civil des Nations unies dans la région.
Dans une lettre adressée dimanche au Conseil de sécurité, et dont Reuters a obtenu mardi une copie, le secrétaire général de l'Onu juge "critique" la situation au Mali. "Des organisations terroristes menacent le mode de vie du peuple malien, et même l'existence de l'Etat", ajoute-t-il.
Trois options pour appuyer la force africaine
Dans ce document, Ban Ki-moon présente trois options pour appuyer la Misma, la force ouest-africaine en cours de déploiement au Mali : un soutien logistique bilatéral sans financement de l'Onu; un soutien logistique total dans toutes les phases de l'opération qui serait financé par les contributions des Etats membres de l'Onu; un soutien bilatéral aux opérations de combat suivi d'un appui de l'Onu aux phases de déploiement des forces et de stabilisation.
Il indique clairement que la deuxième option, celle d'un appui logistique total, ne lui plaît guère. "Si les Nations unies fournissent un soutien logistique aux forces militaires engagées dans une offensive, cela représentera un risque grave pour le personnel civil de l'Onu et réduira leur aptitude à mener leurs tâches dans la région", écrit-il.
Un soutien à pas comptés de Washington
Par ailleurs, le soutien des Etats-Unis réclamé par la France pour son opération au Mali a commencé à se matérialiser avec les premiers vols de gros porteurs américains C-17 vers Bamako, onze jours après le début de l'opération Serval.
Mais l'administration de Barack Obama prend garde de ne pas s'impliquer plus avant dans le conflit. Dès le début de son intervention pour repousser la poussée des islamistes vers le sud du pays, Paris a présenté plusieurs requêtes à Washington afin de bénéficier d'un soutien logistique, en matière de renseignement et de ravitaillement en vol. Les Etats-Unis ont fournit à Paris un soutien avec leurs satellites et vraisemblablement des drones, dont manque la France. Mais la requête concernant les avions-ravitailleurs est restée à ce stade lettre morte. En Libye en 2011, Washington avait assuré quelque 80% des opérations de ravitaillement en vol des appareils de la coalition. Il semble que le problème soit d'ordre politique, Washington ne s'estimant pas menacée par Aqmi.
Enfin, le Conseil National de Sécurité (CNS) du Royaume-Uni, réuni mardi après-midi à Londres, "s'est mis d'accord pour prendre en considération, très favorablement" les demandes de la France pour obtenir "un soutien logistique" accru au Mali, selon un porte-parole de Downing Street.
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