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Mali : des jihadistes arriveraient d'Europe alors qu'une intervention se précise

Une enquête préliminaire a été ouverte à Paris après l'arrestation au Mali d'un Français suspecté de vouloir  implanter un réseau dans le nord du pays.

Article rédigé par franceinfo avec AFP
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Publié Mis à jour
Temps de lecture : 3min
Des combattants du groupe islamique Ansar Dine montent la garde à l'aéroport de Kidal, dans le nord du Mali, le 2 novembre 2012.  (ROMARIC HIEN / AFP)

AFRIQUE – Un Français a été interpellé dans le centre du Mali alors qu'il voulait rejoindre les groupes jihadistes ou implanter un réseau dans le nord du pays, selon des sources judiciaires et militaires à Paris et Bamako. Le parquet de Paris a décidé d'ouvrir une enquête préliminaire, mercredi 7 novembre, et devra dans un premier temps vérifier son identité. Le jeune homme en question aurait été remis en liberté cet été par la justice française et serait sous contrôle judiciaire dans le cadre d'une enquête antiterroriste, d'après le site de RFI.

Du renfort d'Afrique et d'Europe

Ce cas ne serait pas isolé"Quelques dizaines de jeunes Européens dont des Français ou jeunes Africains vivant en Europe sont de plus en plus tentés par le jihad dans le nord du Mali. Certains sont déjà dans le Nord, d'autres veulent partir, ont été arrêtés ou refoulés", a expliqué une personne chargée de la sécurité dans le pays. Selon lui, "trois ressortissants français (...) sont actuellement au sein d'Aqmi [Al-Qaïda au Maghreb islamique] dans le nord du Mali" et "un ressortissant britannique à Tombouctou".

Une source sécuritaire nigérienne a confirmé ces informations : "Nous refoulons de notre frontière terrestre de nombreux Africains qui cherchent à regagner le nord du Mali par le Niger, mais des Européens également", dont le titulaire d'un passeport français. 

Fin octobre, des témoins et des sources sécuritaires avaient affirmé que des "centaines" de jihadistes venus du Soudan et du Sahara occidental étaient arrivés dans le nord du Mali pour se battre dans la perspective de l'envoi dans la région d'une force armée étrangère.

Une intervention militaire se précise

Réunis mardi 6 novembre à Bamako, les chefs d'état-major de la Communauté économique des Etats d'Afrique de l'Ouest (Cédéao) ont adopté un plan de reconquête armée du nord du Mali. Ce "concept stratégique", comme ils le nomment, est un pas de plus vers une intervention armée dans le nord du Mali, soutenue par l'ONU.

Ansar Dine (Défenseurs de l'islam), l'un des groupes islamistes armés qui occupent le nord du Mali avec Al-Qaïda au Maghreb islamique (Aqmi), a de son côté rejeté "toute forme d'extrémisme et de terrorisme". Mais cette main tendue n'a pas convaincu les gouvernements de la région.

La France, favorable à une intervention, a pour sa part estimé que les déclarations d'Ansar Dine doivent trouver "une traduction concrète sur le terrain". Les islamistes armés imposent pour le moment la charia (loi islamique) avec rigueur et commettent de nombreuses exactions et des destructions de monuments sacrés.

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