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Libye : le président turc Erdogan prêt à envoyer des troupes pour soutenir le gouvernement Sarraj

Recep Tayyip Erdogan veut renforcer les liens entre l'armée turque et celle du Gouvernement libyen d'accord national, basé à Tripoli.

Article rédigé par franceinfo avec AFP
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Temps de lecture : 2min
Le président turc Recep Tayyip Erdogan répond à des questions d'étudiants lors de la journée des droits de l'Homme à l'université Bilkent d'Ankara le 10 décembre 2019.   (VOLKAN FURUNCU / ANADOLU AGENCY)

Le président Recep Tayyip Erdogan a affirmé le 10 décembre 2019 que la Turquie était prête à envoyer des troupes en Libye pour soutenir le Gouvernement d'union nationale (GNA) de Fayez al-Sarraj, aux termes d'un récent accord signé entre les deux parties.

"Si la Libye formule une telle demande, nous pourrons envoyer nos personnels (militaires), surtout que nous avons conclu un accord militaire", a déclaré M. Erdogan.

Renforcer les liens entre les deux armées

L'accord "de coopération militaire et sécuritaire" a été signé le 27 novembre lors d'une rencontre à Istanbul entre MM. Erdogan et Sarraj. Selon Ankara, ce protocole "est une version plus large" d'un accord-cadre de coopération militaire existant entre les deux parties. Il "renforce les liens entre" les deux armées.

Fayez al-Sarraj est notamment soutenu par la Turquie et le Qatar. L'Italie, ancienne puissance coloniale en Libye, semble aussi en sa faveur.

Son rival Khalifa Haftar, homme fort de l'Est libyen dont les forces ont lancé en avril une offensive contre la capitale Tripoli, bénéficie de son côté du soutien de l'Egypte et des Emirats arabes unis et d'un appui au moins politique, notamment des Etats-Unis et de la Russie. La France a été accusée de le privilégier, ce dont elle se défend.

M. Erdogan a affirmé que les forces de Haftar bénéficiaient aussi "du soutien d'une compagnie de sécurité russe qui s'appelle Wagner. Cette compagnie a envoyé des personnels sur place", a-t-il ajouté. M. Erdogan semble ainsi donner du crédit à des informations de presse, démenties par Moscou, sur la présence de mercenaires russes en Libye.

Le journal américain New York Times avait en effet fait état début novembre du déploiement en Libye de près de 200 mercenaires du groupe Wagner, entreprise russe de sécurité privée.

Mener des activités conjointes d'exploration de gisements de gaz

Outre l'accord militaire, la Turquie et le GNA avaient également conclu le 27 novembre un accord de délimitation maritime qui permet à Ankara de faire valoir des droits sur de vastes zones en Méditerranée orientale convoitées par d'autres pays, notamment la Grèce.

M. Erdogan avait affirmé lundi 9 décembre au soir que la Turquie et la Libye pourraient mener des activités d'exploration conjointes au large de Chypre, dans une zone qui recèle d'importants gisements de gaz, à la faveur de cet accord.

La Grèce, qui a expulsé l'ambassadeur libyen à Athènes le 6 décembre, a appelé les Nations unies à condamner cet accord, qu'elle qualifie de "perturbateur" pour la paix et la stabilité dans la région.

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