Libye : Derna "est une ville sous le choc, mais qui s'organise" pour "accueillir l'aide internationale", témoigne sur place le lieutenant-colonel Marie Peucelle
Derna "est une ville qui est sous le choc, mais qui s'organise et commence à accueillir l'aide internationale", a expliqué vendredi 15 septembre sur franceinfo le lieutenant-colonel Marie Peucelle, à la tête du détachement de la sécurité civile envoyé en Libye après les inondations meurtrières provoquées par la tempête Daniel. Son objectif est de monter "un hôpital de campagne de 5 000 m2", totalement "autonome", pour accueillir entre 50 et 100 personnes par jour. Cet hôpital "va être capable de gérer à la fois des urgences", mais aussi "des opérations chirurgicales". Un service de radiologie et une maternité seront également opérationnels pour une durée de 15 jours à un mois.
franceinfo : Quelle est la situation à Derna ?
Marie Peucelle : La situation à Derna, la ville la plus touchée par la tempête Daniel, est quand même assez dramatique. La ville a été littéralement séparée en trois après la rupture des deux barrages. L'eau s'est déversée avec une violence extraordinaire dans la ville. Elle a tout dévasté sur son passage et détruit de nombreux bâtiments, des routes, des ponts. Elle a causé des milliers de morts. C'est une ville qui est sous le choc, mais qui s'organise et commence à accueillir l'aide internationale et notamment les Français, puisqu'on a monté un détachement médico-chirurgical qui va être en mesure de monter un hôpital de campagne.
Les principales difficultés sont logistiques ?
Il y a un enjeu logistique évident. Il faut ramener 40 tonnes de fret par la route. Les reconnaissances nous ont permis d'évaluer la route la plus sécurisée pour apporter le fret jusqu'à une zone identifiée où nous avons pu estimer opportun de mettre en place un hôpital de campagne. Un hôpital de campagne, c'est 5 000 m2 d'emprise au sol, des tentes et puis toute une zone de vie et logistique pour les soignants qui vont composer cet hôpital.
Combien de personnes pourront être accueillies dans cet hôpital de campagne ?
Il va être composé de 63 sapeurs-pompiers et sapeurs sauveteurs de la sécurité civile, donc un détachement mixte de sapeurs-pompiers et de militaires. La structure hospitalière va être en mesure d'accueillir entre 50 et 100 patients par jour.
La particularité de cet hôpital de campagne, c'est qu'il va être capable de gérer à la fois des urgences, mais aussi d'aller jusqu'à des opérations chirurgicales ou la mise en place d'une maternité.
Lieutenant-colonel Marie Peucellefranceinfo
On a en fait un hôpital vraiment condensé dans des tentes avec radiologie, laboratoire, l'ensemble des outils dont on dispose d'habitude, mais qu'on va positionner sous de grandes tentes et qu'on va mettre en place très rapidement.
Comment alimentez-vous cet hôpital en énergie ?
L'hôpital de campagne est complètement autonome. Il se suffit à lui-même. L'objectif d'un hôpital de campagne, c'est d'être très rapidement projetable, d'arriver au plus près de la catastrophe et de ne pas rajouter une problématique logistique à un pays qui est déjà sinistré. C'est vraiment l'idée principale de cet hôpital. Quand on va se déployer et une fois que les structures sont montées, on va être en mesure de traiter notre eau, de la rendre potable et utilisable au sein de l'hôpital. On vient avec de la nourriture, on vient avec de l'eau, on vient avec d’énormes blocs électrogènes. On est là dans un premier temps pour quinze jours. On a proposé au gouvernement s'ils ont besoin de nous jusqu'à un mois de déploiement.
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