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Inondations en Libye : incertitude sur le lourd bilan, six jours après la catastrophe

Une agence de l'ONU a évoqué samedi soir un nouveau décompte de 11 470 morts et plus de 10 000 disparus, citant le Croissant-Rouge libyen. Mais celui-ci a démenti être à l'origine de cette information.
Article rédigé par franceinfo avec AFP
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Publié Mis à jour
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Les décombres d'immeubles effondrés après les inondations à Derna (Libye), le 14 septembre 2023. (ABDULLAH DOMA / AFP)

Une semaine après les inondations qui ont frappé la Libye, un bilan précis peine à émerger. Le Bureau de coordination des affaires humanitaires des Nations unies (Ocha) a rapporté, samedi 16 septembre dans la soirée, qu'au moins 11 300 personnes étaient mortes dans la ville de Derna, et 170 ailleurs dans l'est du pays, et qu'environ 10 100 habitants étaient portés disparus. Un décompte que cette agence de l'ONU a attribué au Croissant-Rouge libyen. Mais ce dernier l'a démenti, dimanche.

"Nous nous étonnons de voir notre nom mêlé à ces chiffres. Ils ajoutent à la confusion, à la détresse des familles des disparus", a déclaré à l'AFP, depuis Benghazi, le porte-parole du Croissant-Rouge libyen, Taoufik Chokri. Ce décompte avait pourtant été évoqué pour la première fois jeudi par l'agence américaine Associated Press, qui l'attribuait à une personne présentée comme le secrétaire général du Croissant-Rouge libyen.

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"Ces chiffres devraient augmenter alors que les équipes de recherche et de sauvetage travaillent sans relâche", commentait également le bureau de l'Ocha samedi soir. Dans la journée, d'autres institutions avaient avancé des décomptes de victimes plus faibles : le ministre de la Santé de l'administration de l'est de la Libye évoquait 3 252 morts ; l'Organisation mondiale de la santé faisait état, pour sa part, de 3 958 corps retrouvés et plus de 9 000 disparus.

Des corps aperçus en mer

L'Ocha alerte également sur la situation humanitaire "particulièrement sombre" à Derna, où les rescapés manquent d'eau potable : au moins 55 enfants ont été empoisonnés par de l'eau polluée, affirme l'agence des Nations unies. Un troisième avion de la Sécurité civile français a atterri près de Derna dans la nuit de samedi à dimanche, pour contribuer à l'installation d'un hôpital de campagne.

Dans la nuit du dimanche 10 au lundi 11 septembre, la tempête Daniel avait provoqué des pluies torrentielles et la rupture de deux barrages en amont de Derna, une ville de 100 000 habitants, provoquant une crue soudaine qui a dévasté plusieurs quartiers.

Selon les témoignages d'habitants, la plupart des victimes ont été ensevelies sous la boue ou emportées vers la Méditerranée. Les recherches se poursuivent, essentiellement pour retrouver les dépouilles des victimes, les chances de survie des rescapés étant devenues infimes. Des secouristes maltais et libyens ont témoigné avoir vu plusieurs centaines de corps au large des côtes.

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