Cet article date de plus de neuf ans.
Daech s’implante aussi en Libye
Après la Syrie et l’Irak, le groupe de l’Etat islamique contrôle un nouveau territoire en Libye. La ville côtière de Derna, dans l’Est, est le premier fief djihadiste à avoir prêté allégeance au «califat» d’Abou Bakr al-Baghdadi.
Publié
Temps de lecture : 2min
Les drapeaux noirs flottent sur les bâtiments gouvernementaux et le stade de football est utilisé pour les exécutions publiques. La ville méditerranéenne de Derna dans l’est-libyen est depuis fin octobre 2014 sous la coupe du groupe Etat islamique. Les djihadistes qui contrôlent la ville depuis la chute du régime Kadhafi en 2011 ont ouvertement rallié l’organisation terroriste.
Selon les informations de la presse, cette nouvelle branche de Daech compterait 800 hommes. Elle dirigerait aussi six camps d’entraînement à la périphérie de la ville où sont formés des combattants venus d’Afrique du Nord.
L'organisation terroriste profite du chaos généralisé en Libye et de la propagation des milices rivales pour étendre son influence.
Outre Derna, la filiale libyenne du groupe s’est déjà implantée dans d’autres villes, notamment Syrte, dans le centre, avec une présence à Tripoli.
Le ministre libyen des Affaires étrangères, Mohamed Dayri, estime le nombre de combattants djihadistes à environ 5.000 avec un grand nombre d'étrangers à des postes de commandement.
Premières revendications
Comme en Syrie ou en Irak, l’organisation terroriste médiatise ses actions. Dès janvier 2015, Daech revendique ses premières attaques dans la capitale Tripoli et diffuse les images. Ses cibles : une ambassade et un hôtel fréquenté par des étrangers. Mais son action la plus spectaculaire interviendra à la mi-février avec la décapitation de 21 Egyptiens coptes enlevés quelques semaines plus tôt.
Elle a été suivie par plusieurs attentats-suicide dans l’Est visant des civils libyens.
Quelles réactions ?
La progression de Daech en Libye inquiète surtout les pays voisins. L’Egypte a déjà réagi en bombardant ses positions après l’exécution de ses citoyens. L'Algérie et le Niger sont sur leurs gardes.
La communauté internationale surveille de près la nouvelle donne, mais n'envisage pas d'intervenir militairement. La coalition menée par les Etats-Unis limite, pour l'instant, ses frappes contre Daech en Irak et en Syrie. Elle mise sur la réconciliation nationale et la formation d'un gouvernement d'union en Libye capable de lutter contre les djihadistes.
Commentaires
Connectez-vous à votre compte franceinfo pour participer à la conversation.