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Libye : Paris et Washington en concurrence diplomatique

Tripoli n'est pas encore totalement aux mains de la rébellion, mais la communauté internationale commence déjà à préparer la Libye de l'après-Kadhafi. Et les initiatives diplomatiques se télescopent : Paris et Washington ont chacun annoncé vouloir réunir les pays qui ont participé à la campagne militaire. Nicolas Sarkozy, comme Barack Obama, semble vouloir tirer un profit politique du changement de régime en Libye.
Article rédigé par franceinfo
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Personne n'aura souhaité attendre la chute officielle de Mouammar Kadhafi. Alors que le vieux Guide libyen se soustrait toujours à la fureur de ses opposants, caché dans un endroit inconnu, l'échiquier diplomatique de l'après-Kadhafi est d'ores et déjà en train de se mettre en place.

Dès hier à la mi-journée, le gouvernement français a avancé ses pions.
Nicolas Sarkozy a invité Mahmoud Jibril, Premier ministre du Conseil national de transition, à se rendre à Paris mercredi. Alain Juppé a lui annoncé l'organisation à Paris, au cours de la semaine prochaine, d'une réunion des dirigeants du Groupe de contact. Créé en mars dernier, ce groupe rassemble les pays participant à la campagne militaire contre Kadhafi, ainsi que l'ONU et la Ligue arabe. La réunion, a précisé le ministre des Affaires Etrangères, sera présidée par Nicolas Sarkozy et le Premier ministre britannique David Cameron, les deux dirigeants les plus impliqués dans l'intervention aérienne de la coalition.

Washington organise une réunion à Istanbul

Mais la Maison Blanche n'a visiblement pas l'intention de laisser le gouvernement français s'ériger en organisateur de l'après-Kadhafi. Dans la soirée, Washington a annoncé la tenue d'une réunion des hauts diplomates du Groupe de contact, et ce dès jeudi prochain.
Elle se tiendra à Istanbul, dans une Turquie alliée des Etats-Unis, et sera chargée de "coordonner les prochaines étapes" de la transition démocratique en Libye. Le département d'Etat américain précise que les diplomates réunis à Istanbul se prononceront alors sur l'opportunité d'organiser ou non un sommet à Paris.
Manière de dire, de manière diplomatique, que la proposition de la France est soumise à l'initiative diplomatique des Etats-Unis.

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