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Libye : les soldats de Kadhafi soupçonnés de massacres collectifs

Au lendemain de la découverte d’un charnier avec une cinquantaine de cadavres calcinés dans une prison de Tripoli, le porte-parole militaire de la rébellion affirme que 50.000 prisonniers, des opposants à Kadhafi, sont toujours portés disparus. _ Il accuse les soldats de Kadhafi d’avoir commis des massacres collectifs avant de se replier.
Article rédigé par franceinfo
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Les images sont insoutenables.
Une cinquantaine de corps calcinés, dans ce qu’il reste du bâtiment qui abritait les troupes d’élite de la 32e Brigade, commandées par Khamis, l’un des fils Kadhafi. Des prisonniers, des opposants au Guide de la Révolution, arrêtés peu avant la chute du régime, et qui ont été abattus à la Kalachnikov et à la grenade avant d’être incinérés.
Un homme affirme avoir échappé à ce massacre. "Nous étions en train de prier quand, soudain, on a jeté des grenades et tiré à la mitraillette et au pistolet. Ça a duré une quinzaine de minutes", explique aujourd’hui cet homme.

Ce massacre est-il un acte isolé ?
Le porte-parole militaire de la rébellion ne le croit pas. Il accuse les soldats et mercenaires de Kadhafi d’avoir commis des massacres collectifs.
"Le nombre de personnes arrêtées ces derniers mois (par le régime) est estimé entre 57.000 et 60.000", affirme le colonel Ahmed Omar Bani. "Entre 10.000 et 11.000 ont été effectivement libérés" depuis la prise de Tripoli par les rebelles. "Cela pose une grave question : où sont les autres prisonniers ? ", s’interroge-t-il.

Pour les rebelles, il ne fait guère de doute que ces prisonniers ont été exécutés, alors que "beaucoup d’habitants de Tripoli découvrent en ce moment des fosses communes autour des anciens centres de détention, et de la prison Abou Slim", poursuit le colonel Bani, "la différence entre les deux (chiffres) est énorme".
_ "Il est grand temps que ceux qui prétextaient avoir peur pour ne pas parler viennent témoigner des crimes qui ont été commis", sous peine d’être "considérés comme complices de ces crimes", prévient-il.

Gilles Halais, avec agences

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