Libye : les combats continuent... malgré tout
C'est à Benghazi, deuxième ville du pays et bastion des insurgés, que la rébellion forme ses nouvelles recrues. Des hommes jeunes, étudiants ou professeurs dans la vie civile, mais aussi des retraités. Pour la plupart, c'est la première fois qu'ils ont une arme automatique entre les mains, qu’ils voient de près un lance-roquettes. Ils sont tous volontaires pour suivre cette formation éclair de trois semaines, encadrée par d'anciens militaires de l'armée kadhafienne passés du côté de la rébellion.
Hier, le gouvernement libyen a tenté d'enrayer l’escalade de violence en annonçant qu'il était prêt à faire des réformes. Le régime serait disposé à négocier des élections ou un référendum, a notamment indiqué le porte-parole du gouvernement. "Nous pouvons en parler. Nous pouvons avoir tout, élections, référendum, etc.", a déclaré Moussa Ibrahim à la presse venue l'interroger. Mais le départ du colonel Mouammar Kadhafi, au pouvoir depuis 42 ans, est non négociable. Également balayé d'un revers de main, ce qui est considéré comme l'ingérence de l'Occident dans les choix que devrait faire la Libye pour assurer une transition vers un modèle démocratique.
_ Représentés par le Conseil national de transition (CNT), les rebelles eux, demandent toujours le départ de Kadhafi mais aussi celui de sa famille, et notamment de ses fils.
Sur le terrain, les combats se poursuivent dans l'ouest du pays, dans le Jabal Al-Gharbi notamment, mais aussi à Misrata, troisième ville du pays tombée aux mains des insurgés mais où la contre-offensive lancée par les forces pro-Kadhafi il y a plus d'un mois continue de faire de nombreux morts et blessés. Les hôpitaux de la ville n’arrivent plus à faire face.
_ A l'Est de Tripoli, c'est la bataille pour le port pétrolier de Brega qui n'en finit plus, malgré l'appui aérien de la coalition internationale.
Depuis le 15 février, début d'une révolte populaire sans précédent dans le pays, les combats entre insurgés et forces pro-Kadhafi ont fait des milliers de morts.
_ Cette semaine, une vidéo du premier martyr médiatique des insurgés libyens a été diffusée sur internet. Les images de son exécution ont été reprises sur la chaîne de télévision Al Jazeera, provoquant une terrible vague d'indignation. C'est en voyant ces images que la famille d'Ahmed a pu savoir comment il avait disparu.
Hier, les avions de combat et missiles Tomahawk américains ont quitté la zone, tandis que les pays européens membres de la coalition ont pris la direction des opérations aériennes.
_ De son côté, l'UE dépêchera aujourd'hui une mission à Benghazi. Objectif : approfondir ses contacts avec les opposants au régime libyen.
Cécile Mimaut, avec agences
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