Cet article date de plus de treize ans.

Libye : la ville de Brega au coeur des combats

Les bombardements se poursuivent dans l’Est de la Libye. Et c’est désormais la ville de Brega, aux mains des insurgés, qui est prise pour cible par l’aviation libyenne. La place, stratégique, située à 200 km de Benghazi, abrite un important terminal pétrolier. Elle est devenue l'objectif militaire numéro un des pro-Kadhafi dans la contre-offensive menée dans cette région.

franceinfo

Radio France

Publié le 01/11/2011 23:00 Mis à jour le 02/05/2014 08:57

Temps de lecture : 2min

Une frappe aérienne a eu lieu ce matin vers 10h entre le complexe pétrolier de Brega et une zone résidentielle. « Autant que je sache, il n’y a pas eu de victimes », a indiqué Fattah al-Moghrabi, un responsable de l’hôpital de Brega. Hier, de violents combats ont opposé aux portes de la cité les rebelles, maîtres des lieux, aux troupes loyalistes de Mouammar Kadhafi. Les affrontements ont fait 12 morts.

L’opposition affirme garder le contrôle des lieux. Mais à Brega, les rebelles attendent surtout des renforts avant une éventuelle attaque d’envergure des milices à la solde du pouvoir. La liesse des jours derniers a cédé la place à la peur de voir revenir les partisans du dictateur.

Les anti-Kadhafi réclament désormais ouvertement une intervention militaire de l’OTAN. L’organisation, par la voix de son secrétaire général, Anders Fogh Rasmussen, a fait savoir que l’Alliance n’avait "pas l’intention d’intervenir mais [se] prépar[ait] de façon réfléchie à toute éventualité".

Les occidentaux préparent des évacuations.

Après Paris, qui annonçait hier l’envoi immédiat d’avions gros porteurs et d’un navire de la marine nationale afin d’organiser l’évacuation de 5.000 réfugiés égyptiens, c’est au tour de Berlin ce midi d’officialiser son intention d’intervenir à la frontière libyo-tunisienne. L’Allemagne entend venir en aide à 4.000 personnes, des Tunisiens et des Egyptiens massés sur place. La Belgique a, pour sa part, débloqué un million d’euros pour venir en aide aux exilés. Washington, enfin, a annoncé l’arrivée de 400 marines sur la base américaine de La Canée, sur l’île de Crête, en Grèce. Ils rejoindront les deux bâtiments de l’US Navy stationnés dans la région.

L’Europe commence à prendre doucement la mesure de la situation. Une réunion extraordinaire des chefs de la diplomatie de l’Union aura lieu le 10 mars à Bruxelles, à la veille d’un sommet européen qui sera largement consacré à la Libye. Une réponse commune des vingt-sept devra être apportée pour faire face à la crise humanitaire qui prend forme de l’autre côté de la Méditerranée.

William Giraud